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"Je ne suis pas le défenseur du peuple, je suis du peuple." - Maximilien Robespierre (1758-1794)

L'INSTANT CULTURE



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Chaque semaine, un instant culture, très bref, pour quitter ce blog en ayant appris quelque chose de sympa avant de partir. Et si vous n'avez rien appris, bah attendez l'autre semaine... et sachez que cela est très bon signe pour vous :)

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SEMAINE EN COURS - SEMAINE #16

François Ier (1494-1547) avait un bouffon au sein de sa cour, que l'histoire a retenu sous le nom de Triboulet (de son vrai nom Nicolas Ferrial, dit Le Févrial / 1479-1536). Je ne peux m'empêcher de vous partager une petite anecdote amusant à son sujet (parmi d'autres), qui vous montrera son sens incroyable de la répartie. Un jour qu'il avait offensé un peu trop fortement une maîtresse du Roi, ce dernier lui laissa choisir la façon dont il souhaitait mourir, par égard pour sa personne. Triboulet répondit alors cette phrase qui laissa François Ier bouchée bée et qui sauva sa vie : "Bon sire, par Sainte Nitouche et Saint Pansard, patrons de la folie, je demande à mourir de vieillesse." Malin, le lynx ! Une dernière pour la route ? D'accord ! Un jour menacé de mort par un seigneur, Triboulet s'en alla se plaindre au Roi, qui le rassura immédiatement : "Ne crains rien ; si quelqu'un osait te faire subir un traitement pareil, je le ferais pendre un quart d'heure après ta mort." Et voici la réponse de Triboulet : "Ah ! cousin (il appelait le roi ainsi), ne pourriez-vous pas, je vous prie, le faire pendre un quart d'heure avant qu'il m'étripe ?"

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2024

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SEMAINE #01

Voici une petite anecdote croustillante pour ce début d'année 2024, avec le jour de l'Épiphanie qui approche à grand pas. Saviez-vous qu'à la Révolution Française, la traditionnelle Galette des Rois gênait grandement les idéaux révolutionnaires (fortement antireligieux et antimonarchique), et qu'il a donc bien fallu changer tout cela, comme vous vous en doutez ? Ainsi, il a été question d'interdire cette galette, mais la Convention décide plutôt, le 31 décembre 1791, de transformer le jour des rois en "jour des sans-culottes", ne donnant plus aucune légitimité à la galette. En 1794, l'Epiphanie est renommée par les sans-culottes "Fête du Bon Voisinage", et on y mange la "Galette de l'Égalité", désormais sans fève car laïque ! Il est amusant (et rassurant) de voir qu'encore aujourd'hui, en vertu des valeurs républicaines, l'Élysée célèbre l'Épiphanie avec une galette sans fève : en effet, hors de question qu'un président devienne, même symboliquement et temporairement, "Roi" ! Même si, dans les faits, il s'y rapproche fortement... mais cela est une autre histoire !

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SEMAINE #02

Un jour que je tombais sur le mot "Zoophile", une interrogation me vint à l'esprit : "Pourquoi ce mot a aujourd'hui une signification qui n'a pas grand rapport avec son étymologie ?" En effet, après recherches, ce mot apparu au XIXe siècle n'a pas originellement sa connotation sexuelle, et cela se voit dans son étymologie provenant du grec ancien : "Zoion" pour "l'animal", "Philia" pour "l'amitié". Ce mot a donc une origine platonique et saine, et Victor Hugo animait d'ailleurs un journal de protection animale qui s'intitulait Le Zoophile ! Ainsi, toute personne qui aime les animaux et éprouve un amour platonique avec eux est objectivement un Zoophile. D'ailleurs, il est intéressant qu'encore aujourd'hui, ce mot possède diverses définitions : celle que nous connaissons tous (paraphilie), mais aussi "Qui aime les animaux" ou "Qui défend la cause des animaux". Dire donc que Brigitte Bardot est une zoophile est très juste, étymologiquement et dans la définition, et cela n'est absolument pas l'insulter ou la diffamer, bien au contraire. Cependant, la connotation sexuelle a bel et bien souillé à jamais ce mot, et c'est bien dommage. N'aurions-nous pas pu trouver un autre mot pour désigner une personne qui "éprouve une attirance sexuelle envers un animal" ? Il semblerait que si ; un mot bien plus juste existerait : "bestialité". Peut-être est-il venu le temps de remettre les mots à l'endroit, non ?

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SEMAINE #03

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #04

Le 24 février 1525, la France perd la bataille de Pavie, et François Ier (1494-1547) est fait prisonnier par Charles Quint (1500-1558). La signature du Traité de Madrid le 14 janvier 1526 permet sa libération, mais en contrepartie de ses deux fils, François le dauphin (1518-1536) et Henri (1519-1559), qui sont donc livrés à Charles Quint le 17 mars 1526 : ils ont alors respectivement 8 et 6 ans, et ont perdu leur mère deux ans auparavant. De son côté, François Ier rentre en France mais ne respecte pas ses obligations (entre autres de céder le duché de Bourgogne et le Charolais), laissant ses deux enfants otages jusqu'en juillet 1530, et préparant entre temps une coalition européenne contre Charles Quint. Les conditions de détention de deux fils vont alors se détériorer à mesure que les relations entre François Ier et l'Empereur se dégraderont. Ils vont être baladés de château en château, jusqu'à être détenus dans la sinistre forteresse de Pedrazza, dans l'abandon le plus total. Il faudra attendre la Paix de Cambrai le 3 août 1529 pour que Charles Quint accepte de libérer les deux otages contre une rançon astronomique de 2 millions d'écus d'or, somme qui ne sera réunie que le 1er juillet 1530. François le dauphin mourra en 1536, à seulement 18 ans, très certainement d'une pleurésie contractée lors de sa période d'otage. Triste destinée... Quant au petit Henri, qui a alors 11 ans lors de sa libération, il gardera des séquelles psychologiques très lourdes de sa captivité (notamment de l'hypocondrie), mais parviendra à devenir roi de France de 1547 à 1559 sous le nom de Henri II. Voilà de quoi obscurcir un petit peu les traits du François Ier qu'on nous apprend à l'école...

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SEMAINE #05

Cela va peut-être vous surprendre, mais la planète naine Pluton pourrait tenir dans la Russie ! En effet, avec son diamètre de 2370 kilomètres, elle pourrait rentrer dans l'axe est-ouest de la Russie, qui est de 6600 km, mais également dans l'axe nord-sud, qui fait 3000 km. Il est tout aussi étonnant de constater que la planète naine a une superficie de 17 646 012 km² tandis que la Russie n'est vraiment pas loin, avec ses 17 125 171 km². Autrement dit, prenez le territoire de la Russie, faites en une sphère, et vous obtiendrez quasiment (à 520 841 km² près, c'est-à-dire à peine plus que la surface du Yémen) une Pluton ! Impressionnant !

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SEMAINE #06

Il est une coutume anglaise vraiment "amusante", qui est encore en vigueur aujourd'hui dans les procédures parlementaires britanniques, et dont j'aimerais vous parler cette semaine. Le souverain anglais, garant du pouvoir exécutif (en nommant notamment le Premier ministre), doit donner son assentiment royal pour chaque proposition de loi, avant sa promulgation (il jouit donc officiellement d'un droit de véto) ; alors est prononcée une phrase en français (ou plutôt en anglo-normand) par le greffier du Parlement à la Chambre des lords, pour chaque proposition de loi : 

- Si le souverain sanctionne la proposition, on utilise la formule "Le Roy (ou La Reyne) le veult"

- Si la sanction royale est refusée (ce qui n'est plus arrivé depuis 1708), on utilise alors la formule "Le Roy (ou La Reyne) s'avisera"

- Enfin, pour une proposition de loi liée au budget, on utilise l'expression "Le Roy (ou La Reyne) remercie ses bons sujets, accepte leur benevolence, et ainsi le veult"

On doit cette pratique à Guillaume le Conquérant qui, après la conquête normande de l'Angleterre en 1066, va intégrer des mots français (dialecte normand) dans la langue anglaise, et même faire du français la langue officielle dans la cour d'Angleterre jusqu'au 15e siècle ! Depuis 1731, l'usage du français est aboli dans les cours de justice, mais pas dans la pratique parlementaire, et cela perdure donc à travers ces petites phrases sans grande importance (et très moyenâgeuses), plus symboliques qu'autre chose, mais néanmoins amusantes pour les Français que nous sommes.

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SEMAINE #07

Louis XIV est le roi de notre histoire ayant eu le règne le plus long, de 1643 à 1715, soit 72 ans ! Mais derrière le monarque de droit divin, le Roi Soleil, se cachait un homme aussi fragile que les autres, qui a souffert de nombreux maux de santé, à un point parfois critique, bien loin de l'image que l'on conserve de lui. Et c'est en lisant le Journal de santé du roi Louis XIV de l'année 1647 à l'année 1711 par Vallot, d'Aquin et Fagon (trois de ses médecins) que j'ai pu vraiment m'en rendre compte. Ainsi, la liste est longue et douloureuse (on l'imagine aisément) : petite vérole, dysenteries, tumeurs au téton droit, gonorrhée (tenue secrète), douleurs dorsales fréquentes, syphilis, pustules sur le visage, gangrène des orteils, fièvre typhoïde (qui lui fait perdre tous ses cheveux à seulement 20 ans), maux de dents horribles (toute sa dentition supérieure est arrachées en 1685, et une partie de son palais aussi, provoquant une communication bucco-nasale), haleine fétide (au point que ses maîtresses devaient placer un mouchoir parfumé devant leur nez), sa fameuse fistule anale (opérée sans anesthésie et de manière expérimentale), calculs urinaires, paludisme, ou encore la goutte, des rhumatismes et des coliques néphrétiques à partir de sa cinquantaine. Toute sa vie, le roi a du effectuer des saignées, des purgations et des lavements aux clystères, ce qui ne devait pas être très agréable à vivre. Et que dire de sa gangrène de la jambe gauche dans ses derniers jours, qui va le faire souffrir atrocement et répandre une odeur de chair pourrie dans toute la Chambre du Roi ? Si on ne peut qu'être dégouté devant tous ces maux horribles, on ne peut qu'être admiratif de la capacité de résistance de cet homme, qui a subi bien des choses que vous ne supporteriez même pas une minute (et je me mets dans le lot). 

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SEMAINE #08

Nous utilisons tous des feuilles dites A4, mais savez-vous pourquoi cette dernière mesure 21 cm de large pour 29,7 cm de long ? Et pourquoi l'appelons-t-elle ainsi ? La réponse est fort simple : la feuille de base s'appelle A0 et fait 1 mètre carré de surface, soit 84,1cm x 118,9 cm (norme ISO 216). Pliez cette feuille une première fois en deux, et vous obtiendrez deux feuilles A1 ; pliez l'ensemble une seconde fois en deux, et vous aurez 4 feuilles A2, etc. Ainsi, une feuille A0 correspond à 8 feuilles A3 donc 16 feuilles A4, donc 32 feuilles A5, et ainsi de suite. Une feuille A4 est donc une feuille A0 pliée quatre fois avant d'être découpée, ce qui donne : 84,1 / 4 = 21 cm (environ) ; 118,9 / 4 = 29,7 cm. 

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SEMAINE #09

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #10

Il est un poème iambique que j'ai lu récemment et qui est considéré, peut-être de manière trop anachronique, comme le premier texte misogyne de la littérature occidentale. Ce poème est de Sémonide d'Amorgos, et aurait été composé vers -700, s'intitulant "Sur les femmes" ; n'étant absolument pas misogyne (bien au contraire) et prenant ce sujet moderne avec plus de raison que de passions, je souhaitais le partager avec vous, histoire de nous amuser un peu (mais aussi pour vous cultiver). Car n'oubliez pas qu'il s'agit d'un poème iambique, et que le but de cette forme de poème est donc de se moquer, rudement et grossièrement (on peut dire que c'est réussi...) :

" À l'origine ce fut sans femme que la divinité fit l'intelligence. Parmi les femmes, celle-ci, née d'une truie au poil hérissé, n'a aucun ordre dans sa maison ; chez elle tout roule pêle-mêle dans la poussière et dans l'ordure : elle ne se lave point, porte des vêtements malpropres et s'engraisse, assise sur son fumier.

Cette autre femme, Dieu l'a formée d'un renard malin; elle sait tout; elle n'ignore rien de ce qui est bien, rien de ce qui est mal; elle est tantôt méchante, tantôt bonne, et sa colère l'entraîne de divers côtés.

Cette autre, née d'une chienne, est le vivant portrait de sa mère; elle veut tout entendre, tout savoir; tournant les yeux de tout côté, errant partout, elle aboie, même quand elle ne voit personne. L'homme ne peut la faire taire ni s'il la menace, ni si dans sa fureur il lui brise les dents d'un coup de pierre, ni s'il la flatte par de douces paroles, ni s'il lui fait prendre place au milieu de ses hôtes; elle ne cesse de crier sans motif.

Les dieux ont formé cette autre du limon de la terre et ont fait d'elle un fardeau insupportable à son mari; elle ne connaît ni le bien ni le mal; elle n'a qu'une occupation, bien manger, et elle est si paresseuse que, quand l'hiver se fait sentir et qu'elle a froid, elle n'approche même pas son siège de la cheminée.

Vois maintenant celle qui est née de la mer : tantôt joyeuse, elle rit tout le jour; l'hôte qui la voit dans sa maison fait son éloge : Nulle part, il n'y a de femme préférable à celle-là; il n'y en a pas de plus belle ; tantôt elle est insupportable ; elle n'est ni à voir, ni à aborder; elle est furieuse et semblable à une chienne couchée près de ses petits; elle devient désagréable, aussi déplaisante à ses amis qu'à ses ennemis. Souvent elle est comme la mer qui, pendant l'été, calme et tranquille, fait la joie des matelots; souvent aussi c'est la mer en fureur, aux flots bouillonnants. Telle est la nature de la femme qui est née de la mer; elle aussi est inégale et changeante.

Celle qui est formée de la cendre ou d'un âne habitué aux mauvais traitements ne cède, quand il faut travailler, qu'à la nécessité et aux menaces ; cachée dans un coin, elle mange bien avant dans la nuit, elle mange tout le jour, elle mange jusqu'au soir ; pour le doux commerce de Vénus, elle prend le premier homme qui se présente à elle.
Celle qui est née de la belette est d'une race malheureuse; chez elle rien de beau, rien de désirable, aucun charme, aucun agrément ; elle est inhabile à faire goûter les plaisirs de l'amour et n'est que dégoût pour son mari. Elle fait en cachette beaucoup de mal à ses voisins et souvent se nourrit, avant le sacrifice, des offrandes qui doivent être faites aux dieux.

Celle qui est née d'une fière cavale à la belle crinière dédaigne tout travail servile et ne se donne aucun mal; elle se garderait bien de toucher au moulin ou au crible, de jeter les ordures hors de la maison, ou de s'asseoir auprès du fourneau, dans la crainte de la fumée; c'est par nécessité qu'elle cède à son mari. Elle se baigne deux fois, souvent trois fois par jour et se couvre de parfums; elle laisse flotter sur ses épaules son opulente chevelure qu'elle orne de fleurs. Une telle femme est un objet charmant pour les autres hommes, mais c'est un fléau pour son mari, à moins que celui-ci ne soit un prince ou un roi qui prenne plaisir à une telle parure.

Cette autre est née du singe, et c'est le plus vilain présent que Jupiter ait fait aux hommes; elle est horriblement laide et, quand elle se promène dans la rue, fait rire tout le inonde : sa tête remue à peine sur son cou trop court; chez elle rien de charnu; elle n'a que la peau sur les os. Malheureux le mari qui serre une telle femme dans ses bras! Comme le singe, elle connaît toutes les ruses, tous les tours; jamais elle ne sourit, jamais elle ne songe à bien faire. Elle n'a toute la journée qu'un souci, une préoccupation : chercher à causer le plus de mal possible.

Celle-ci est de la race de l'abeille : heureux celui qui l'a en partage. Seule elle ne mérite aucun reproche. Par elle la vie devient florissante et longue; chère à son époux qu'elle chérit, elle vieillit avec lui et donne le jour à une belle et noble famille. Elle brille entre toutes les femmes et une grâce divine est répandue autour d'elle. Elle ne se plaît pas, assise dans un cercle de femmes où se tiennent des conversations licencieuses. C'est Jupiter qui accorde aux hommes de telles femmes si excellentes et si sages.

Mais toutes les autres espèces que nous avons vues sont dues aussi à Jupiter et demeurent parmi les hommes. Car le plus grand fléau que Jupiter ait créé, ce sont les femmes. Quand elles paraissent être utiles à quelqu'un, alors surtout elles lui sont nuisibles. Il est impossible de passer tout un jour dans la joie à celui qui le passe avec une femme. C'est avec peine qu'il repoussera de son foyer la faim, cette divinité cruelle, la plus triste des compagnes. Quand, dans sa maison, l'homme paraît avoir le cœur tout plein d'une joie que lui ont donnée les dieux ou les hommes, la femme, inventant quelque sujet de querelle, se prépare à la lutte. Partout où il y a une maison, jamais hôte ne peut y être bien reçu. Celle qui a l'air d'être la plus raisonnable de toutes est encore la plus dangereuse Elle se joue de la confiance de son mari, et les voisins rient de le voir trompé. Chacun de nous loue sa propre femme et critique celle d'autrui. Nous ne reconnaissons pas que nous sommes également partagés. C'est le plus grand des fléaux que Jupiter nous ait donnés, c'est une entrave indestructible dans laquelle il nous a enchaînés. Il est descendu aux enfers beaucoup d'hommes auxquels les femmes avaient mis les armes à la main. "

(Traduction par M. Humbert)

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SEMAINE #11

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #12

Comme vous le savez tous, la terre est symboliquement coupée en deux hémisphères par l'équateur : hémisphère nord et hémisphère sud. Mais ce que l'on sait moins, c'est qu'ils sont très inégaux : l'hémisphère nord représente deux tiers des terres émergées de la planète ; l'hémisphère sud qu'un seul tiers. L'hémisphère nord est constitué à 40% de terres, et donc à 60% d'eau ; l'hémisphère sud à 20% de terres pour 80% d'eau. Mais ce qui étonne le plus est la donnée suivante : l'hémisphère nord comprend en son sein 87% de la population mondiale (soit environ 6,7 milliards de personnes), laissant donc les 13% restants à l'hémisphère sud ! Et pour couronner le tout, il est troublant de savoir que 70% des réserves d'eau douce mondiale se trouvent dans les glaciers de l'Antarctique, situé au Pôle Sud. Étrange (ou surprenante) répartition !

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SEMAINE #13

Il ne subsiste qu'une seule monarchie absolue en Afrique, et cela concerne un pays dont je suis sûr que la plupart d'entre vous n'a jamais entendu une seule fois son nom. Il s'agit de l'Eswatini (ce qui signifie "le pays des Swazis" en langue swati), qui s'est appelée Swaziland (nom colonial, étant une ancienne colonie anglaise) jusqu'en 2018, et qui doit son nom actuel au roi Mswati II (roi du Swaziland de 1840 à 1868). Le pays est actuellement dirigée depuis 1986 par le roi Mswati III, fils de Sobhuza II, qui a été roi du Swaziland de 1899 à 1982, soit presque 83 ans (régence comprise) !

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SEMAINE #14

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #15

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #16

François Ier (1494-1547) avait un bouffon au sein de sa cour, que l'histoire a retenu sous le nom de Triboulet (de son vrai nom Nicolas Ferrial, dit Le Févrial / 1479-1536). Je ne peux m'empêcher de vous partager une petite anecdote amusant à son sujet (parmi d'autres), qui vous montrera son sens incroyable de la répartie. Un jour qu'il avait offensé un peu trop fortement une maîtresse du Roi, ce dernier lui laissa choisir la façon dont il souhaitait mourir, par égard pour sa personne. Triboulet répondit alors cette phrase qui laissa François Ier bouchée bée et qui sauva sa vie : "Bon sire, par Sainte Nitouche et Saint Pansard, patrons de la folie, je demande à mourir de vieillesse." Malin, le lynx ! Une dernière pour la route ? D'accord ! Un jour menacé de mort par un seigneur, Triboulet s'en alla se plaindre au Roi, qui le rassura immédiatement : "Ne crains rien ; si quelqu'un osait te faire subir un traitement pareil, je le ferais pendre un quart d'heure après ta mort." Et voici la réponse de Triboulet : "Ah ! cousin (il appelait le roi ainsi), ne pourriez-vous pas, je vous prie, le faire pendre un quart d'heure avant qu'il m'étripe ?"

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2023

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SEMAINE #01

J'imagine que tout le monde connaît aujourd'hui la situation critique entre les deux Corées, qui ont choisi toutes deux un modèle économique et idéologique totalement opposé. Saviez-vous qu'officiellement ces deux pays étaient toujours en guerre depuis 1953 ? En effet, a lieu en 1950 la Guerre de Corée, horrible conflit de la Guerre Froide, qui voit s'opposer la Corée du Sud et ses alliés des Nations Unies (ONU) face à la Corée du Nord et ses alliés Communistes (Chine + URSS). Je ne rentrerai pas dans les détails passionnants (et terribles) de ce conflit, mais sachez que des négociations à Panmunjeom aboutissent le 27 juillet 1953 à la signature d'un cessez-le-feu et à la création d'une zone démilitarisée (DMZ) pour redessiner les frontières actuelles. Cependant, aucun traité de paix n'a été signé par la suite et, techniquement, les deux Corées sont encore officiellement en guerre entre elles. Une guerre qui dure donc depuis 73 ans et qui éclatera de nouveau nécessairement un jour, dans un unique dessein de part et d'autre : la réunification de la Corée, comme cela devrait être depuis toujours !

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SEMAINE #02

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #03

Le 20 janvier 1793, Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau (1760-1793) est assassiné par un ancien garde du roi (royaliste convaincu) pour avoir voté la mort de Louis XVI. Il sera considéré comme le premier martyr de la Révolution et son corps sera exposé plusieurs jours durant en plein milieu de l'actuelle place Vendôme (à l'époque nommée Place des Piques) autour d'une mise en scène grandiose dirigée par l'artiste Jacques-Louis David (1748-1825) lui-même. Les funérailles sont spectaculaires : son corps est exposé sur le piédestal de l'ancienne statue de Louis XIV (renversée le 12 aout 1792), à demi-nu sur une couche et un amas d'oreillers, avec sa blessure (encore fraîche) bien apparente et le glaive ensanglanté avec lequel il a été frappé juste à côté, entouré de candélabres et de brûle-parfums. Le peuple défile devant le corps, puis le président de la Convention pose la couronne de l'immortalité sur la tête du défunt, avant qu'un cortège spectaculaire remonte la rue Saint-Honoré jusqu'au Panthéon, où le corps sera inhumé. Ca, c'est ce qui s'appelle de la récupération politique ! Juste pour information, Saint-Fargeau est le nom donné aujourd'hui à une station du métro parisien, sur la ligne 3 bis. Comme quoi, les hommages pour cet homme traversent les siècles !

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SEMAINE #04

Vous connaissez très certainement l'expression "avoir une vision très manichéenne des choses", qui signifie voir les choses soit en blanc soit en noir, sans aucune nuance (ce qui est très dangereux la plupart du temps, rappelons-le). Mais saviez-vous que le mot manichéen a pour racine un prophète et une religion ? Mani (ou Manès), né vers 216 et mort vers 274, est connu pour être le fondateur du manichéisme, une religion fondée en Perse et qui divise le monde en deux entités bien distinctes : le Bien, associé au royaume de Lumière et gouverné par Dieu, et le Mal, associé au royaume des Ténèbres et gouverné par Satan. Protégé par le souverain sassanide Shapur Ier (240-272), Mani prêche librement son enseignement, qui se propage très rapidement. Mais le court règne de Vahram Ier (273-276), fils de Shapur Ier, voit le retour du Zoroastrisme comme religion d'Etat et la persécution du Manichéisme, religion jugée comme un "hérésie" ; Mani est ainsi persécuté (comme tous ses disciples), emprisonné puis condamné à mort, expirant son dernier souffle en 277 dans la prison de Ctésiphon, après 26 jours d'agonie sous le poids de ses chaînes (il en meurt d'épuisement). Je vous épargnerais ce qu'ils ont fait de son corps par la suite, car cela n'est pas beau à raconter. Mani est mort, mais le manichéisme, lui, vit encore et a traversé les siècles jusqu'à nos jours, au point que nous utilisons très fréquemment une expression rappelant Mani et sa doctrine, sans même nous en rendre compte.

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SEMAINE #05

Laissez-moi vous conter le supplice de Robert-François Damiens (1715-1757), qui tenta d'assassiner le roi Louis XV (1710-1774) le mercredi 5 janvier 1757, mais qui ne réussit qu'à le blesser légèrement. Maîtrisé puis questionné sur un éventuel complot impliquant d'autres complices, le voilà les pieds maintenus par des tenailles en métal rougi au feu ; mais il assure avoir agi seul et le prisonnier est donc pris en charge par le grand prévôt de l'Hôtel du roi. Transféré la nuit du 17 janvier de Versailles à la Conciergerie, Damiens fait face à ses juges attaché sur un lit de fer, des sangles de cuir ancrées au sol lui tenant fermement chaque membre, empêchant tout mouvement. Il est auditionné et torturé ainsi jusqu'à l'ouverture de son procès le 12 février 1757, qui se termine le 26 mars par une condamnation à l'unanimité pour Régicide. Jusque là, c'était la partie soft ; désormais, accrochez-vous. Vient maintenant le jour de sa sentence, le 28 mars 1757, vers 15h30 sur la place de Grève (actuelle place face à l'Hôtel de ville de Paris), devant une foule de curieux qui assistent à la scène. On annonce les détails de la sentence à Damiens, qui aurait alors eu cette phrase incroyable : "La journée sera rude." Rude ? Le mot est faible : seize bourreaux ont été dépêchés pour cet évènement, pour la plupart très inexpérimentés, ce qui n'arrangera rien à la scène effroyable que je m'apprête à vous décrire. Le supplice va durer deux heures et quart, sous le regard de milliers de personnes ! Premièrement, Damiens voit sa main droite brûlée au-dessus d'un réchaud de souffre enflammé. L'odeur est infecte, les cris sont épouvantables, et le bourreau Samson n'a pas la force d'exécuter le reste de la sentence. Un autre bourreau, André Legris, se voit donc confier cette tâche contre une forte somme d'argent. Deuxièmement, on l'entaille à multiples endroits (mamelles, poitrine, bras, cuisses,...) puis on lui verse sur ses plaies de l'huile, du plomb fondu, de la cire et de la poix de résine ! Trois quarts d'heure sont passés, mais Damiens tient bon malgré quelques moments de démence provoqués par la douleur... Troisièmement, le voilà écartelé par quatre chevaux fouettés par quatre valets de bourreaux, le tronc attaché à l'échafaud. Mais de nature robuste, une heure passe et l'homme n'est toujours pas dépecé ! Le jour s'achevant, les bourreaux sont alors autorisés à couper les tendons pour que les choses avancent, tandis que Damiens, encore vivant, regarde plusieurs fois les chevaux et se permet même quelques plaisanteries ! Les membres inférieurs sont finalement arrachés, puis les cuisses désolidarisées du corps, puis le bras gauche... mais il faudra attendre l'arrachement de son dernier membre, le bras droit, pour que Damiens finisse par rendre son dernier souffle, entouré d'une marre de sang ! Le supplice dure alors depuis plus de deux heures, les spectateurs sont profondément écœurés et les bourreaux, seront à jamais traumatisés par ce qu'ils ont dû faire. Enfin, les "restes" du corps sont brûlés sur un petit bûcher, qui met près de quatre heures pour réduire la chair en cendres, brûlant jusqu'à dix heures et demie du soir sur la grande place ! À la suite de cela, sa maison natale est rasée, sa famille proche est bannie du royaume et le reste de sa famille est contraint de changer de nom. Sacré châtiment.

Avez-vous réussi à imaginer cela ? Bah dîtes-vous que la place fut pleine de monde à ce moment-là, et qu'elle ne se vida pas après les deux heures de tortures insupportables. Foutue époque... et surtout, sacré bonhomme, ce M. Damiens...

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SEMAINE #06

Si vous regardez une carte des fuseaux horaires, quelque chose devrait vous interpeller : le fuseau dit GMT (Greenwich Mean Time) devrait être celui de la France, et pourtant, cela n'est pas le cas. Pourquoi donc ? Sachez que la France fut sous ce fuseau GMT (GMT+1 de mars à octobre ; GMT le reste de l'année, et ce depuis 1923) jusqu'à la seconde guerre mondiale et l'occupation nazie en juin 1940 : une des premières mesures des Allemands sur le territoire français occupé est alors de synchroniser la France avec "l'heure allemande" (GMT +2 à ce moment-là). À la fin de la guerre, la France repasse en GMT+1 et prévoyait de revenir en GMT, mais un décret le 5 novembre 1945 supprime ce second changement, étrangement (sûrement d'autres priorités). Pire, nous sommes repassés depuis 1976 en GMT +2 à l'heure d'été sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing afin de réduire la consommation énergétique du pays. Actuellement, nous voilà donc toujours à l'heure allemande, héritage de l'occupation nazie bien malgré nous. Pensez-vous qu'il faille changer cela au nom de la dignité nationale, ou n'est-ce qu'un détail sans importance de l'Histoire ?

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SEMAINE #07

Nous venons de fêter la Saint-Valentin ce 14 février, fête devenue bien trop commerciale, hélas. On s'offres des chocolats, des cadeaux, des fleurs, on mange au restaurant et on passe un bon moment avec sa "valentine" ou son "valentin". Mais pourquoi célébrons-nous l'amour ce jour ? À vrai dire, la raison est très obscure, même encore aujourd'hui. Mais laissez-moi vous expliquer tout cela par étape. 

1. Qui est ce Saint-Valentin, pour commencer ? Avant de devenir un saint, Valentin de Terni (ou Valentin de Rome) était (semblerait-il) évêque de Terni, et subit très rapidement la persécution de l'empereur romain Claude II le Gothique (règne : 268-270), très hostile envers les chrétiens. Il fait arrêter Valentin (parce qu'il célébrait des mariages selon les rites de l'Église chrétienne, malgré l'interdiction) et l'envoie en prison. Ce dernier y rencontre alors une certaine Julia, aveugle et fille de son geôlier, et en tombe amoureux (amour qui est réciproque). Cette dernière lui apporte à manger et lui rend de nombreuses visites, pendant lesquelles ils discutent beaucoup. Puis vient un miracle : alors que Valentin implore son Dieu un soir, une lumière vive jaillit de la cellule et Julia retrouve la vue ! Devant un tel miracle, toute la famille de Julia se convertit au christianisme. S'en est évidemment trop pour l'empereur, qui entend parler de ce miracle : Valentin est exécuté sur la voie Flaminia après avoir été roué de coups par les soldats romains, un certain 14 février 269. La veille de sa mort, Valentin a envoyé un dernier mot à sa Julia, l'invitant à rester près de son Dieu, et la signa : "De votre Valentin". Voilà pour la légende, très certainement inventée de toute pièce.

2. Pourquoi est-il célébré ce jour ? En 496, le pape Gélase Ier veut en finir avec la fête païenne des Lupercales, qui se déroule du 13 au 15 février en l'honneur de Faunus Lupercus. Il s'agissait d'une fête purificatrice et festive célébrant la fertilité, peu au goût de la papauté. L'Église catholique décide donc de la remplacer par une fête le 14 février en l'honneur de trois martyrs appelés Valentin, dont notre Valentin de Terni fait partie (des deux autres martyrs, nous n'en savons presque rien). Il devient alors de saint patron des amoureux et des mariages heureux... mais aussi de l'épilepsie, des apiculteurs et des voyageurs. Il y aurait donc AUSSI des racines romaines et païennes un peu plus débauchées, sachez-le.

Bon, nous savons maintenant pourquoi ce jour du 14 février est dédié à la Saint-Valentin, qui était ce Valentin en question (selon les légendes, bien entendu), et pourquoi cette période était liée depuis fort longtemps à la fertilité et aux unions au moyen d'une fête romaine. Mais reste le plus important : pourquoi ce jour est celui des amoureux ?

3. D'où vient ce rattachement à l'amour et au romantisme ? On pourrait se contenter de la légende de Valentin de Terni, où l'amour fait déjà des miracles, ou encore des origines romaines célébrant la fertilité avec des méthodes aujourd'hui douteuses. Mais il nous faut aller en Angleterre pour en finir, au 14e siècle. Ce serait à cette période que des poètes anglais (Chaucer puis plus tard des poètes comme Shakespeare, au 15e siècle) aurait rattaché cette fête au romantisme que nous connaissons, observant que la Saint-Valentin correspondait au début de la saison des amours des oiseaux en Europe.

Vous en savez désormais bien plus sur cette fête aux origines bien obscures, devenue de nos jours si artificielle, aseptisée et commerciale. Néanmoins, en connaître les racines permet de mieux la connaître et donc de mieux la fêter, bien loin des dictats capitalistes !

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SEMAINE #08

J'aimerai très rapidement vous parler des signes du Zodiaque, que vous connaissez tous, et vous questionner sur un truc très simple : Puisque le signe du Bélier est traditionnellement le premier signe du Zodiaque, pourquoi commence-t-il le 21 mars ? Cela n'obéit à aucune logique. Et bien si ! puisque les grecs et les romains, dont nous avons hérité beaucoup de choses, commençaient leur année civile en Mars, à l'équinoxe du Printemps, et qu'ils leur apparaissaient donc logique que le premier signe du Zodiaque soit en Mars. Il nous a fallu attendre la mise en place du calendrier grégorien en 1582 pour que la nouvelle année soit fixée au 1er janvier, ce qui aurait dû faire du signe du Capricorne le premier signe. Mais non, nous avons gardé cette tradition antique, et tant mieux !

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SEMAINE #09

Le 20 juin 1789 est signé le fameux Serment du Jeu de paume, où 576 députés français jurent de ne jamais se séparer tant qu'ils n'auront pas doté la France d'une Constitution solide. Sur ces 576 députés, 575 d'entre eux signeront favorablement le serment... et un seul s'y opposera. Cet homme réfractaire se prénomme Joseph Martin-Dauch (1741-1801), alors député du tiers état pour la circonscription de Castelnaudary, refusant de signer le serment en prononçant ces mots : "La ville de Castelnaudary ne m'a pas envoyé pour insulter et déchirer la Monarchie ; je proteste contre le serment adopté." Insulté et menacé vivement, il finit par signer sous la pression, mais en inscrivant "opposant" à côté de son nom. L'Assemblée le sachant, des cris fusent, des poings se lèvent, la colère monte d'un cran, et un député sort alors un poignard pour l'assassiner, obligeant Joseph à s'évader par une porte dérobée, aidé par quelques collègues. Par la suite persécuté, il subira une autre tentative d'assassinat par un Sans-Culottes, puis sera arrêté et emprisonné pendant la Terreur ; il n'échappera à la mort que grâce à une erreur d'écriture sur son nom, puis prendra du recul avec la politique, certainement traumatisé (on peut le comprendre, malgré un comportement pro-royaliste qui ne pouvait lui amener que des ennuis à ce moment-là...). Si vous admirez le tableau inachevé du Serment de Jeu de paume peint par Jacques-Louis David en 1791-92, vous pourrez apercevoir Joseph Martin-Dauch en bas à droite du tableau, assis, les bras croisés et la tête basse, tout vêtu de noir, comme exclus par cette ferveur démocratique. Courage politique ou provocation pro-royaliste, à vous de décider.

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SEMAINE #10

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #11

Le nom de la ville de Marnes-la-coquette (dans les Hauts-de-Seine, ville très bourgeoise) m'a toujours amusé et intrigué : pourquoi diable l'avoir appelé ainsi ? La réponse est venue à moi par la lecture, comme bien souvent. La ville s'appelait à l'origine simplement Marnes, puis fut appelée Marnes-lès-Saint-Cloud jusqu'au Second Empire, où elle prit son nom définitif. En effet, le couple impérial (Napoléon III et Eugénie de Montijo), fraîchement marié le 30 janvier 1853, passe sa lune de miel au parc de Villeneuve-l'Etang, territoire de la commune de Marnes-lès-Saint-Cloud, au cœur du domaine national de Saint-Cloud, domaine acquis par l'Empereur en 1852. Eugénie apprécie tellement cet endroit qu'elle baptise alors la commune "la coquette", à son image. Il faut cependant attendre 1859 pour que l'empereur Napoléon III autorise par décret le changement de nom de la ville, qui sera donc Marnes-la-coquette, qui a toujours abrité une population aisée, dans un cadre très "coquet", aujourd'hui encore.

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SEMAINE #12

Il est une mort dont il me faut vous parler : celle de Concino Concini (1569-1617), maréchal de France et marquis d'Ancre, baron de Lésigny, comte de Penna (cet homme est déjà agaçant, rien que dans ses titres...). Nous sommes à l'époque de la régence de Marie de Médicis (1610-1614), et Concino Concini est alors favori de la Reine (époux de sa confidente Léonora Dori), jouissant ainsi d'une grande influence politique ; le problème, c'est que ce dernier est terriblement arrogant et détesté à la fois de la noblesse et du peuple français. Louis XIII désirant s'affirmer et mettre fin à cette régence, décide de tuer cet étranger qui gouverne la France de trop près. Cela est chose faite le 24 avril 1617 : encerclé par les hommes du baron de Vitry (capitaine des gardes), Concino est gravement blessé par trois coups de pistolets (qui l'atteignent à la joue, à la gorge et entre les yeux), puis achevé à l'épée. Louis XIII, en remerciant les meurtriers, dira : "Grand merci à vous, à cette heure, je suis roi !" Il fera par la suite exécuter l'épouse de Concino le 8 juillet 1617, puis exilera la reine Marie de Médicis à Blois pour prendre enfin le pouvoir. L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais le pire arrive. Le corps de Concini est enterré discrètement dans l'Eglise Saint-Germain-L'auxerrois, mais les parisiens l'ont mauvaise envers cet homme : ils exhument alors son corps, traînent ce dernier dans les rues de Paris et lui font subir moultes sévices. Il est lapidé, bâtonné, pendu par les pieds à une potence sur le pont Neuf, puis émasculé, dépecé (oreilles, nez, mains,...) et, enfin, brûlé. Quel déchaînement de violence ! 

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SEMAINE #13

Connaissez-vous le droit de joyeux avènement ? Il s'agissait, à l'époque de nos bonnes vieilles monarchies, d'un tribut (certains utilisent le mot "don", mais je doute fort de la légitimité de ce mot) au bénéfice de chaque roi de France, à l'issue de leur sacre - c'est cela qui est désigné comme le "joyeux avènement" - qui devait être payé par tous ses sujets au début d'un règne pour la confirmation des privilèges et des statuts des métiers. Si Louis XV exigea son versement après son sacre (au point d'endetter son pays un peu plus encore...), son petit-fils Louis XVI renonce à ce droit le 30 mai 1774, faisant ainsi grimper sa côte de popularité auprès du peuple (nous sommes, bien entendu, au début de son règne ; il n'est pas encore question de Révolution...). Quant à son épouse Marie-Antoinette, elle renonce de son côté au droit de ceinture de la Reine, qui prévoyait à la mort d'un roi le paiement d'une somme sur les classes les plus pauvres, pour le bénéfice de la nouvelle Reine. Terrible époque que celle des rois...

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SEMAINE #14

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #15

Peut-être êtes-vous, comme moi, issus de ce que l'on appelle la "banlieue parisienne". Mais savez vous que le mot "banlieue" renvoie originellement à la féodalité ? Aujourd'hui, le mot désigne une zone située en périphérie proche d'une grande ville, mais son étymologie remonte au Moyen-Age ! En effet, il provient de la contraction de "ban" et de "lieue". Le premier mot désignait l'autorité juridique du Seigneur sur son territoire et ses sujets ; quant au deuxième, il renvoyait bien évidemment à la mesure d'une lieue, ce qui équivalait à presque 4 kilomètres, soit la distance approximative que l'on peut parcourir à pied en une heure. La "ban-lieue" était donc la zone d'influence juridictionnelle qui s'étendait sur le fief d'un Seigneur jusqu'à un rayon d'une lieue ! Bien entendu, le terme actuel a perdu toute connotation féodale, mais il amusant de noter que nous parlons toujours de grande et petite "couronne".

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SEMAINE #16

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #17

Pas plus tard qu'il y a trois jours, mes enfants m'ont chanté avec énergie la comptine bien connue "Il était un petit navire", ce qui est toujours très amusant à écouter. Mais saviez-vous que les paroles de cette comptine (comme pour beaucoup d'autres, d'ailleurs) sont étonnamment sordides, et qu'on y traite de cannibalisme ? En effet, l'histoire est loin d'être amusante : un navire prend les flots mais les vivres viennent à manquer. Les marins décident donc de tirer au sort celui qui sera mangé, et cela arrive sur le plus jeune matelot, qui est sauvé par une ultime prière désespérée, qui envoie alors un banc de poissons sur le pont permettant à chacun de se nourrir ! Eh oui ! on oublie trop qu'à l'origine, cette chanson fait partie d'un chant traditionnel de marins, et que ce n'est qu'au XXe siècle qu'on y rajoute le refrain pour en faire la comptine que l'on connait aujourd'hui. Je vous mets juste les différents couplets pour vous rendre compte des paroles, et je n'ai cogité qu'en entendant mes enfants chanter à tue-tête le quatrième couplet où l'on désigne qui doit être mangé O_O :

Il était un petit navire
Il était un petit navire
Qui n'avait ja, ja, jamais navigué
Qui n'avait ja, ja, jamais navigué
Ohé, ohé...

Il entreprit un long voyage
Il entreprit un long voyage
Sur la mer mé, mé, Méditérannée
Sur la mer mé, mé, Méditérannée
Ohé, ohé...

Au bout de cinq à six semaines
Au bout de cinq à six semaines
Les vivres vin, vin, vinrent à manquer
Les vivres vin, vin, vinrent à manquer
Ohé, ohé...

On tira z'à la courte paille
On tira z'à la courte paille
Pour savoir qui, qui, qui serait mangé
Pour savoir qui, qui, qui serait mangé
Ohé, ohé...

Le sort tomba sur le plus jeune
Le sort tomba sur le plus jeune
Bien qu'il ne fut, fut, fut pas très épais
Bien qu'il ne fut, fut, fut pas très épais
Ohé, ohé...

On cherche alors à quelle sauce
On cherche alors à quelle sauce
Le pauvre enfant se, se, serait mangé
Le pauvre enfant se, se, serait mangé
Ohé, ohé...

L'un voulait qu'on le mit à frire
L'un voulait qu'on le mit à frire
L'autre voulait le, le fricasser
L'autre voulait le, le fricasser
Ohé, ohé...

Pendant qu'ainsi on délibère
Pendant qu'ainsi on délibère
Il monta sur, sur, sur, le grand hunier
Il monta sur, sur, sur, le grand hunier
Ohé, ohé...

Il fit au ciel une prière
Il fit au ciel une prière
Interrogeant, geant, geant l'immensité
Interrogeant, geant, geant l'immensité
Ohé, ohé...

O sainte Vierge, ô ma patronne
O sainte Vierge, ô ma patronne
Empêchez-les, les, les de me manger
Empêchez-les, les, les de me manger
Ohé, ohé...

Au même instant un grand miracle
Au même instant un grand miracle
Pour l'enfant fut, fut, fut réalisé
Pour l'enfant fut, fut, fut réalisé
Ohé, ohé...

Des p'tits poissons dans le navire
Des p'tits poissons dans le navire
Sautèrent bientôt, tôt, tôt par milliers
Sautèrent bientôt, tôt, tôt par milliers
Ohé, ohé...

On les prit on les mit à frire
On les prit on les mit à frire
Et le p'tit mousse, mousse, mousse fut sauvé
Et le p'tit mousse, mousse, mousse fut sauvé
Ohé, ohé...

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SEMAINE #18

Nous sommes encore beaucoup à acheter des aliments en conserve, mais bien peu à connaître l'inventeur de ce système fort ingénieux. Il s'agit de Nicolas Appert (1749-1841) qui, en 1795, met au point un procédé permettant la mise en conserve des aliments (l'appertisation) et ce, plus de soixante ans avant Louis Pasteur et la pasteurisation. Appert ouvrira en 1802 la première fabrique de conserves au monde, et optera en 1809 pour l'obtention d'un prix du gouvernement plutôt que le dépôt d'un lucratif brevet, préférant "faire profiter l'humanité de sa découverte plutôt que de s'enrichir." Cela n'empêchera pas un anglais, Pierre Durand (1766-1822) de faire, lui, breveter la méthode Appert en 1810, améliorant le procédé sur divers récipients (dont les fameuses boîtes métalliques en fer-blanc) avant de revendre ce brevet à deux hommes d'affaires (Bryan Donkin et John Hall), qui s'enrichiront sur le dos du français en travaillant pour l'armée britannique. Mais oubliez tous ces anglais spoliateurs et spéculateurs : c'est bien vous que j'ai tenu à mettre à l'honneur pour votre géniale invention et votre humanisme inspirant, M. Appert. Ne soyez jamais oublié.

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SEMAINE #19

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #20

J'ai toujours été critique vis-à-vis de l'utilité du Sénat dans notre pays, et j'imagine que vous aussi en avez une image bien mauvaise : une assemblée de vieux grassouillets, non élus directement par le peuple mais par de grands électeurs (députés, sénateurs, conseillers régionaux et départementaux,...) ; par contre payés (grassement, là aussi) directement par l'argent du peuple et ne servant pas à grand chose. Il est amusant de regarder l'étymologie du mot "Sénat" puisque l'origine est, bien entendu, romaine : il provient du latin senatus, -us désignant une "assemblée" et senat- étant dérivé de senex, senis, signifiant "vieillard". Il s'agit donc de "l'Assemblée des vieillards". Ca tombe bien, c'est exactement cela !

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SEMAINE #21

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #22

Je ne vous apprend rien en vous disant que nous utilisons aujourd'hui le calendrier grégorien (donc chrétien), où l'an 0 correspond à la naissance du Christ, un certain 25 décembre. Le problème, à la fois amusant et gênant, c'est que Jésus Christ, s'il a existé, n'est absolument pas né le 25 décembre, ni l'an 0 de notre calendrier, et n'est absolument pas mort à 33 ans, comme le prétend la légende. On estime aujourd'hui qu'il serait né entre 7 et 4 avant Jésus Christ (donc avant lui-même, voilà qui est amusant), et qu'il serait mort entre 30 et 33, à l'âge d'environ 35-40 ans. Donc, tout est erreur, tout est mensonge, tout est approximatif ; d'ailleurs, il serait temps de se poser également une question essentielle : pourquoi utilise-t-on encore un calendrier chrétien dans une république laïque, alors même que ce calendrier est totalement erroné ? Pourquoi notre point de départ est encore celui de la naissance du prophète chrétien ? Pourquoi ne pas réintégrer le calendrier républicain, modernisé ?

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SEMAINE #23

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #24

Si je prononce devant vous le mot péripatéticienne, vous penserez tout de suite prostitution, et vous visualiserez une femme racolant dans la rue, et vous aurez tout bon. Ce que vous ignorez sûrement, c'est que ce mot n'a pas originellement le sens un peu familier qu'on lui porte aujourd'hui : cela nous ramène au philosophie Aristote, fondateur du Lycée et de l'école dit péripatéticienne, ce mot tirant son nom du grec peripatetikos, voulant dire "qui aime se promener en discutant". En effet, Aristote avait l'habitude d'enseigner la philosophie en marchant dans les rues avec ses élèves, et un péripatéticien n'est autre qu'un adepte de la philosophie d'Aristote ! L'évolution vers un terme lié à la prostitution garde une certaine cohérence à mon goût, et cela respecte parfaitement l'étymologie originelle, avec un brin d'humour ou d'ironie (ou les deux). Laissez-donc dans un coin tous les autres termes vulgaires pour désigner une prostituée, et désormais, adoptez celui-ci : une péripatéticienne. 

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SEMAINE #25

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #26

J'ai été étonné d'apprendre que l'origine du nom Gibraltar venait de l'arabe "Djabal Tariqe", à savoir "La montagne de Tariq", qui est devenu par la suite Gibraltar. Ce Tariq en question est Tariq ibn Ziyad, grand conquérant musulman de la péninsule ibérique, qui a mené les troupes omeyyades à la victoire depuis ce fameux rocher, qui a donc pris son nom pour la postérité. Lors de la Reconquista (722-1492), Gibraltar devient un territoire espagnol, puis tombera entre les mains des Britanniques en 1704, propriété officialisée lors du traité d'Utrecht en 1713. Gibraltar est encore aujourd'hui un territoire d'outre-mer britannique, ardemment revendiqué par l'Espagne, mais en vain.

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SEMAINE #27

L'origine des noms des pays d'Amérique du Sud permet toujours quelques trouvailles intéressantes, et je vais vous parler cette semaine de l'origine du nom Venezuela. On le doit à Amerigo Vespucci (1454-1512), qui longe la côte en 1499 avec la flotte dirigée par Alonso de Ojeda (vers 1466-1515), et qui aperçoit des habitations autochtones (appartenant aux Agnous) érigées sur des pieux en bois dépassant des eaux du lac Maracaibo. Cela lui rappelle Venise, et Amerigo donne alors à ce lieu le nom de Venezziola, à savoir "Petite Venise", qui est devenu Venezuela avec le temps.

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SEMAINE #28

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #29

C'est un instant culture assez politique que je vais vous laisser, autour d'un mot en apparence sans rapport. Ce mot, c'est "Enfant" : saviez-vous que l'étymologie de ce mot provient du latin infans, qui veut dire "qui ne parle pas", sous entendu "qui ne parle pas encore". Etre un enfant, c'est donc étymologiquement être celui qui ne peut exprimer sa pensée par la parole parce qu'il en est encore incapable. Et si je vous disais que les français sont des enfants politiques (ce qu'ils sont bel et bien), que cela vous inspire ? :)

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SEMAINE #30

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #31

Quand vous utilisez le mot "Agenda"comme dans la phrase "Je vais le noter dans mon agenda, pour ne pas l'oublier", vous utilisez sans le savoir un mot latin qui veut dire "Ce qui doit être fait" ou encore "Les choses  à faire". L'étymologie du mot provient du verbe agere, qui veut dire "agir" ou "faire". Qui a dit que le latin était une langue morte ?

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SEMAINE #32

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #33

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #34

Nous jetons tous nos poubelles, sans jamais se poser la question de l'origine de ce mot, ce que je trouve fort dommage. Je vais donc remédier à cela. Cette fois-ci, ne cherchez pas dans ce mot une origine gauloise, latine ou encore grecque : il s'agit d'une antonomase, où un nom propre est employé comme un nom commun, dans la plus grande ignorance (et indifférence). En effet, il provient d'Eugène Poubelle (1831-1907), alors préfet de la Seine (1883-1896), qui signe deux arrêtés en 1883 et 1884 pour obliger les propriétaires d'immeubles à mettre à disposition de leurs locataires des récipients afin d'y entreposer les déchets ménagers. Il est même déjà question de tri des déchets, avec une boîte pour les papiers et chiffons, une autre pour le verre, et une dernière pour les matières putrescibles ! Le journal Le Figaro sera le premier à parler de "boîtes Poubelle" dans un article du 16 janvier 1884 (article par ailleurs assez caustique, que je vous invite à lire), avant que le terme "Poubelle" n'entre définitivement, en 1890, dans le supplément du Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle. C'est assez amusant de savoir cela, mais je me demande si ce M. Poubelle aurait aimé que son nom serve à désigner une telle chose. En tout cas, la prochaine fois que vous jetterez vos poubelles, vous penserez, je l'espère, à notre bon vieux Eugène !

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SEMAINE #35

Les Romains pratiquaient déjà l'inhumation d'animaux, composant même des épitaphes funéraires en l'honneur de leur brave bête décédée. Ma visite au Musée des Amériques de la ville de Auch m'a permis de lire une de ces épitaphes, que je souhaitais partager avec vous ; elle date du 1er siècle apr. J.-C. :

Épitaphe en l'honneur de la chienne Myia : "Combien elle fut douce et caressante, celle qui de son vivant reposait sur mon sein, complice de mon sommeil et de ma couche ! Oh ! Quel malheur, Myia, que tu sois morte ! Tu ne te gênerais pas pour aboyer à l'instant si quelque rival se couchait près de ta maîtresse. Oh ! Quel malheur, Myia, que tu sois morte. Tu es maintenant retenue dans l'anonymat d'un profond tombeau ! Tu ne peux t'irriter, ni bondir, ni t'amuser à de câlines morsures."

Grâce à cet épitaphe retrouvée lors de la construction de la gare d'Auch du 19e siècle, la petite chienne Myia vit toujours un petit peu de nos jours, à travers ce témoignage qui la extrait de l'oubli éternel. Nous savons désormais qu'une petite chienne dénommée Myia vivait au premier siècle de notre ère, à Auch, en pleine époque romaine ! Stylé, non ? :)

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SEMAINE #36

Le 15 août est un jour férié (cela, nous le savons puisque nous en profitons pleinement), mais nous sommes bien peu à savoir pourquoi. L'Assomption est une fête chrétienne (on peut discuter d'un certain manquement laïc... mais passons) qui célèbre la montée de la Vierge au Paradis. On doit ce jour férié à Louis XIII (1601-1643), qui fait vœu en 1637 de consacrer son royaume à la Vierge s'il obtient un héritier pour le trône. Anne d'Autriche (1601-1666) tombe (miraculeusement ?) enceinte début 1638 après 23 ans de mariage infructueux (et de nombreuses fausses couches...) ; s'en suit la signature par le roi de son vœu le 10 février 1638, puis la reine donne naissance à Louis-Dieudonné le 5 septembre 1638 (futur Louis XIV). Pour remercier la Vierge de cet héritier tant attendu, Louis XIII demande donc à chacun d'organiser des processions en l'honneur de la Vierge tous les 15 août, qui devient chômé pour faciliter les célébrations. Remercions donc comme il se doit ce bon vieux Louis XIV d'être né !

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SEMAINE #37

Malgré encore certaines croyances bien tenaces, l'Afrique n'est absolument pas le continent le plus grand du monde, et ce malgré les différentes interprétations que l'on peut se faire d'un continent (il existe des modèles à 5, 6 ou 7 continents). Utilisant un système à 6 continents en France, voici le classement des continents, avec leur taille :

1. Asie (44 171 778 km²)

2. Amérique (42 485 587 km²)

3. Afrique (30 260 279 km²)

4. Antarctique (14 107 637 km²)

5. Europe (10 426 109 km²)

6. Océanie (8 961 852 km²)

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SEMAINE #38

La France est le pays qui couvre le plus de fuseaux horaires au monde, et cela est grâce à tous ses territoires d'Outre-mer ; elle compte ainsi 12 fuseaux horaires en hiver, 13 si on compte la Terre-Adélie, et un de plus en été (donc 13 ou 14 selon le comptage du territoire du Pole Sud), alors que la France métropolitaine ne se trouve que sur un fuseau horaire. On peut donc dire que le Soleil ne se couche jamais dans l'ensemble des territoires français !

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SEMAINE #39

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #40

On m'a toujours appris que Napoléon Bonaparte (1769-1821) était un homme petit, mais cela est encore un de ces mensonges qu'on laisse, hélas, se propager. En effet, il mesurait près d'1m69, alors que la moyenne de son époque était d'1m65. Il demeurait donc au moins dans la moyenne, et même un peu au-dessus. Bien sûr, cela peut paraître petit comparé aux 1m84 de Louis XIV (1638-1715), aux 1m93 de Louis XVI (1754-1793) ou encore aux 1m98 de François Ier (1494-1547) !   

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SEMAINE #41

Cela peut paraître étonnant, mais la France possède des terres en plein cœur de Jérusalem : c'est le Domaine national français en Terre sainte. Ces propriétés de l'Etat français se composent de quatre possessions, à savoir le Monastère d'Abou Gosh, l'Église du Pater Noster, le Tombeau des Rois ainsi que l'Église Sainte-Anne de Jérusalem. Alors, même si cela ne représente pas grand chose en soi en terme de superficie, il est toujours amusant de se dire, pour reprendre les propos d'Emmanuel Macron en 2020 lors de sa colère contre le service d'ordre israélien, que "C'est la France ici !"

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SEMAINE #42

C'est un instant culture assez terrible que je vais vous présenter maintenant. Saviez-vous qu'il a existé en France un "Village Bamboula" à Port-Saint-Père, près de Nantes ? Il s'agissait zoo humain qui se voulait une reconstitution d'un village africain et une présentation du folklore ivoirien. Au départ volontaires, les ivoiriens qui travaillaient dans ce parc se sont vu rapidement confisqués leurs passeport, et travaillaient dans des conditions très difficiles pour un salaire bien en-dessous du minimum légal de l'époque. Ne pouvant sortir du village, ils couchaient sur des matelas à même le sol, et dormaient dans deux chambres indignement trop petites (12m² pour six femmes ; 14m² pour huit hommes). La semaine, ils devaient présenter des métiers traditionnels devant les touristes curieux qui filmaient ; aussi, les danseuses, toutes âgées entre 13 et 15 ans, devaient danser le n'goron seins nus, devant les touristes qui filmaient. Enfin, pour les soigner, la direction du parc faisaient appel non pas à des médecins, mais à des vétérinaires...oui, oui, vous avez bien lu.

Vous vous dîtes sûrement que cela doit dater du début du 20e siècle, de l'époque des infâmes expositions coloniales. Non, il s'agit d'un parc qui a ouvert le 13 avril 1994 à l'initiative d'un certain Dany Laurent, dont l'idée officielle était de promouvoir le tourisme en Côte d'Ivoire tout en mettant en avant le biscuit Bamboula de la marque Saint-Michel, le tout avec l'aval de la direction départementale. Le parc a dû heureusement fermer six mois après son inauguration grâce au combat du collectif "Non à la réserve humaine" ; il sera condamné en 1997 pour (entre autres) violation du droit du travail. 

Pour l'ironie de l'histoire, quatre petites infos "croustillantes" : la première est que Nantes, non loin de ce parc, est une ville bien connue pour avoir été le grand port de la traite négrière française. Assez sordide, je le sais, mais c'est un détail qui ne peut être dû au hasard ; la deuxième, c'est qu'aujourd'hui le parc ayant accueilli ce village infâme s'appelle Planète sauvage (parc zoologique bien connu), et qu'il a reconverti ce village en "Village de Kirikou" (ce n'est plus un zoo humain, je vous rassure) en 2014 ; la troisième, c'est que le maire de Nantes de l'époque (qui a donc collaboré à ce projet) n'était autre qu'un certain Jean-Marc Ayrault, qu'Emmanuel Macron a nommé à la tête de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage en 2019. Enfin, il est bon d'apprendre que ce Dany Laurent, instigateur de ce projet, est mort en 2014, noyé dans sa piscine (il serait tombé alors qu'il nettoyait les bords du bassin, ne sachant pas nager). Karma ?

Voir le documentaire Le Village de Bamboula (2022), visible gratuitement sur France TV.

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SEMAINE #43

Je sais que cela peut paraître peu reluisant, mais je vais vous raconter cette semaine l'histoire d'un suicide des plus ratés, à savoir de la tentative de suicide de Sébastien-Rock Nicolas de Chamfort (1740-1794), dont je viens de terminer ses excellentes Maximes et Pensées, Caractères et Anecdotes (1795). Au départ très enthousiaste pour la Révolution française, Chamfort déchante lors de l'instauration de la Terreur, et fait l'erreur (en plus de publier des écrits dangereusement peu républicains) de se réjouir de la mort de Marat le 13 juillet 1793, tué dans sa baignoire par Charlotte Corday. Il est alors envoyé en prison et est libéré deux jours plus tard, sous étroite surveillance. Désabusé, le moraliste décide de se donner la mort plutôt que de revivre une incarcération qui lui pendait au nez, mais tout ne va pas se passer comme prévu. Le 14 novembre 1793, il s'enferme dans son cabinet, s'empare de son pistolet et se tire une balle sur le visage ; mais cette dernière dévie de sa trajectoire, et lui arrache le nez ainsi qu'une partie de la mâchoire. Baignant dans son sang, il se saisit alors de son presse papier et tente de se trancher la gorge, sans y parvenir ! Déterminé, le voilà qu'il essaye donc de percer sa poitrine, toujours à l'aide de son presse papier, mais toujours en vain. Il réussit finalement à se taillader les jarrets mais, épuisé, finit par perdre connaissance, baignant dans une mare de sang. A-t-il enfin réussi ? Non, puisque son valet le retrouve inanimé dans son cabinet et appelle un médecin de toute urgence, qui réussira à le sauver ! À jamais défiguré mais néanmoins en train de se rétablir, Chamfort voit fin janvier 1794 les charges qui pesaient sur lui abandonnées, et tout semble "s'arranger". Hélas (ou heureusement, dans le fond), ses blessures lui seront fatales peu de temps après, et, le 13 avril 1794, Chamfort meurt d'une maladie de peau (humeur dartreuse) liée semblerait-il à la mauvaise cicatrisation de ses blessures. Le voilà enfin mort. Souhaitait-il encore mourir à ce moment-là ? Cela, nul ne peut le savoir.

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SEMAINE #44

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #45

Vous avez tous entendu une fois dans votre vie l'expression "prendre des mesures draconiennes" ou "employer des méthodes draconiennes". Ce que vous savez certainement moins, c'est que le mot "draconien" trouve son origine chez un législateur grec nommé Dracon, connu pour avoir mis en place à Athènes un code de lois très rigoureux et sévère dans les sentences, en -621, sous l'archontat d'Aristaichmos. Ainsi, le vol était passible de mort, tout comme la plupart des délits sans gravité, ce qui a, fort logiquement, très vite mécontenté la population. Ces lois furent ainsi abandonnées après la mise en place des Lois de Solon, en -594. Vous saurez maintenant à qui vous faites honneur quand vous emploierez ce mot à l'avenir !

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SEMAINE #46

Qui n'a pas déjà utilisé l'expression "Tomber dans le panneau" une fois dans sa vie ? On l'utilise fréquemment pour signaler qu'une personne s'est faite avoir, duper, et j'ai longtemps imaginé que cela avait un rapport avec...bah un panneau de signalisation, ou un truc comme ça. Pas vous ? En fait, la signification de cette expression est bien plus logique que cela : au Moyen Age, les "panneaux" étaient des filets de toile utilisés par les chasseurs sur les points de passage des animaux pour attraper leurs proies : l'animal piégé était alors "tombé dans le panneau". C'est donc une expression propre à la chasse qui s'est muée en expression populaire ! Je ne sais pas vous, mais savoir cela m'a permis d'arrêter d'imaginer un panneau de signalisation à chaque fois que je réfléchis sur cette expression haha.

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SEMAINE #47

Vous êtes presque tous dans le même cas : en échange de votre force de travail et de vos compétences, on vous doit un salaire. Normal : vous travaillez, vous touchez de l'argent en contrepartie. Mais saviez-vous que le mot "salaire" vient du latin "salarium", qui veut dire "ration de sel" (le préfixe "sal" veut dire "sel") ? Vous ne voyez pas le rapport entre de l'argent et du sel, et pourtant il y en a un, car les soldats romains recevaient une partie de leur solde en sel, denrée alors extrêmement précieuse et utile ; cette solde s'appelait le salarium. Ce paiement en sel (ce dernier étant pendant longtemps une monnaie d'échange non métallique) sera plus tard changé en une indemnité POUR acheter du sel. Il est amusant de noter que sera instauré en 1661 la gabelle, un impôt royal sur le sel, et que nous avons aujourd'hui un impôt sur le SALaire (sur le revenu disons-nous aujourd'hui). Rien n'a vraiment changé :)

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SEMAINE #48

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #49

Il est très amusant de constater que nous utilisons certains mots en provenance directe d'une marque, bien souvent sans nous en rendre compte : c'est ce que nous appelons une antonomase, qui parfois finit dans le dictionnaire usuel, dans la plus grande indifférence. Parmi les plus courantes, citons le papier Albal (on devrait dire papier aluminium), le Caddie (on devrait dire un chariot), le Chatterton (ruban isolant en tissu adhésif), le Coton-Tige (bâtonnet ouaté), le Kärcher (nettoyeur haute pression), le K-way (veste coupe-vent imperméable), le Klaxon (avertisseur sonore), le Post-it (pense-bête autocollant), les Boules Quies (protection auditive), le Scotch (ruban adhésif), Le Tipp-Ex (correcteur liquide) ou encore le Tupperware (boîte alimentaire hermétique). Cela rejoint l'Instant Culture numéro 34, où je parlais du mot Poubelle, qui désigne aujourd'hui un objet peu reluisant alors que Poubelle (Eugène) est originellement une personne. Amusant.

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SEMAINE #50

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #51

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #52

Finissons l'année, si vous le voulez bien, avec une anecdote légère, à savoir un supplice pratiqué jadis par nos "amis" Anglais, dont j'ai appris l'existence par hasard grâce à une de mes lectures. Ce supplice répondait au doux nom de Hanged, drawn and quartered (tout un programme pour les bilingues qui comprendront), et il se passait en trois grandes étapes, comme son nom l'indique : être pendu (mais ne pas laisser le condamné mourir par strangulation), éviscéré puis coupé en morceaux. Le premier homme à avoir "eu l'honneur" de subir ce terrible supplice est un prince gallois répondant au nom de Dafydd ap Gruffydd (1238-1283), coupable d'une révolte contre le roi Édouard Ier : il est pour cela attaché à la queue d'un cheval et traîné jusqu'à l'échafaud, pour être étranglé par pendaison. Détaché volontairement avant que ce dernier n'en meurt par strangulation, on lui ouvre le ventre pour y brûler au fer rouge ses intestins, que l'on jette ensuite dans les flammes sous ses yeux (oui, oui, il semblerait qu'il était encore vivant à ce moment-là). N'étant apparemment pas une punition suffisante, il est émasculé puis décapité en quatre parties, que l'on dispose aux quatre coins du royaume, pour l'exemple. Sachez que cette pratique était encore appliquée au XIXe siècle au Royaume-Uni, ce qui laisse songeur... Sur ce, passez de bonnes fêtes et à l'année prochaine ! :p

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2022

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SEMAINE #01

Qui n'a pas déjà écrit son curriculum vitae, autrement appelé son CV ? Mais savez vous ce que cela veut dire ? curriculum désigne la course ; il faut donc comprendre "le cours de la vie" ou "le déroulement de la vie". C'est tellement plus poétique ainsi :)

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SEMAINE #02

Nous savons tous ce qu'est un igloo, du moins normalement ; mais saviez vous que ce mot provient de iglu (en inuktitut) qui veut dire... bah "maison". Un igloo est donc la maison des Inuits, ni plus ni moins.

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SEMAINE #03

Le chocolat était consommé originellement par les peuples mésoaméricains (Aztèques, Mayas, Olmèques,...), avant que les européens les plus aisés (donc uniquement les rois et leurs cours) ne le découvrent au XVIe siècle avec la découverte du Nouveau Monde. Christophe Colomb, qui est le premier européen à avoir goûté au chocolat en 1502, se voit même offrir des fèves de cacao par des indigènes juste avant son départ, qu'il jettera par-dessus bord de son bateau, croyant qu'il s'agissait de crottes de chèvre ! Ce qui est encore plus sympa, c'est de voir que notre mot français chocolat est emprunté à l'espagnol chocolate, lui-même emprunté au nahuatl xocolatl, qui est une combinaison des mots xocolli ("amer") et atl ("eau"). Nous avons donc un mot français que nous utilisons fréquemment pour désigner un produit que l'on adore, qui a pour origine la langue des aztèques !

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SEMAINE #04

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #05

Tout le monde connaît les intrépides Amazones, dont la légende prétend qu'elles se coupaient (ou brûlaient) le sein droite pour devenir de redoutables archères. Pourtant, l'étymologie du mot va plus loin : Amazone provient du grec a- (privatif) et de mazos (sein), qui veut donc dire "sans seins".

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SEMAINE #06

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #07

Les Mayas pratiquaient ce que l'on appelle l'autosacrifice, se faisant saigner par eux-mêmes pour éviter l'effondrement du cosmos, le monde devant sans cesse être fourni en "essence sacrée". Pour cela, ils se servaient d'aiguillons de raie ou encore d'épines d'oursin, et se faisaient saigner les oreilles, la langue ou encore même le sexe, en partant du principe que plus la partie était sensible dans la douleur, plus le sacrifice était grand et précieux. Sacrés mayas !

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SEMAINE #08

J'imagine que tout le monde sait ce qu'est un kamikaze, et ce que ce mot signifie aujourd'hui dans notre langage. L'étymologie du mot est bien plus poétique et mythologique : il s'agit de l'alliance du mot kami, qui signifie "dieu" et de kaze, qui désigne le vent. Kamikaze veut donc dire "vent divin" en japonais, et fait historiquement référence au typhon (légendaire) qui aurait empêché les invasions mongoles de Kubilai Khan (1215-1294) sur l'archipel japonais, entre 1274 et 1281, en infligeant de lourdes pertes à la flotte mongole qui ne s'en remettra pas et abandonnera tout projet d'invasion.

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SEMAINE #09

Le boycott : oui, je sais que vous savez très bien de quoi il s'agit, et peut-être l'avez-vous déjà pratiqué dans votre vie ; mais je suis sûr que vous croyez qu'il s'agit d'un simple anglicisme, tout comme je le croyais il y a encore peu de temps. Eh ben non ! Ce mot renvoie à un nom, Charles Cunningham Boycott (1832-1897), un ancien capitaine de l'armée britannique devenu intendant d'un riche propriétaire terrien en Irlande, John Crichton (Lord Erne). Une année de mauvaises récoltes (1879), les fermiers vivant péniblement sur ces terres demandèrent à leur propriétaire une baisse de 25% de leur loyer, qui fut refusée. En réponse, Lord Erne envoya le capitaine Boycott pour expulser ceux qui ne pourraient pas payer. Traitant mal les fermiers, Boycott subit alors de leur part un blocus en 1880, ainsi qu'un véritable ostracisme, plus personne ne voulant travailler pour lui, ni même rien lui vendre. Très vite, la presse parle de "boycott" (ou "boycottage" en France), et ce terme restera jusqu'à aujourd'hui pour désigner une "cessation volontaire d'achat d'un produit ou de toute relation avec un pays, une firme, une personne…" Voilà qui est fort intéressant, n'est-ce pas ?

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SEMAINE #10

"J'ai gagné un sacré pactole !" Eh oui ! avoir du pactole est synonyme de richesse et d'argent. Mais saviez-vous que le Pactole est une rivière présente en Turquie qui existe bel et bien, rattachée à un mythe antique des plus intéressants ? Écoutez donc attentivement : un jour, le satyre Silène, symbolisant l'ivrognerie, s'égara près du palais royal de Midas, roi de Phrygie. Le roi lui proposa l'hospitalité dans son palais, quelques jours, avant de le ramener à Dionysos ; pour le récompenser, le dieu lui accorda un souhait. Midas demanda alors de pouvoir transformer en or massif tout ce qu'il toucherait, et le souhait fut exaucé. Mais le roi déchanta rapidement quand il compris son erreur : la nourriture se transformait en or, de même que l'eau. Assoiffé et affamé, il supplia alors Dionysos d'annuler ce don devenu malédiction, et le dieu lui conseilla alors de se laver dans les eaux du Pactole, près de Sardes. Depuis, le Pactole est rattaché à la richesse et l'abondance (il y avait réellement de la poussière d'or dans le lit de cette rivière à l'Antiquité), jusqu'à devenir un mot couramment employé dans notre vocabulaire pour désigner de l'argent. Incroyable !

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SEMAINE #11

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise !

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SEMAINE #12

Un pharaon égyptien ne possédait pas un nom, mais cinq noms, dont deux étaient inscrits dans son cartouche officiel. Prenons l'exemple de Toutankhamon, qui signifie "image vivante d'Amon" :

Nom de naissance : Toutânkhaton puis Toutânkhamon (Image vivante d'Amon).

Nom de couronnement : Nebkhépérourê Heqamaât (Rê est le maître des transformations, Seigneur de Justice)

Nom d'Horus : Horus Kanekhet Toutmesout (Horus taureau victorieux, celui qui est beau de naissance).

Nom d'Horus d'or : Bik Nebou Outjeskhâou Sehotepnetjerou Heqamaâtsehotepnetjerou (Celui qui porte les couronnes, qui réjouit les Dieux, Seigneur de la vérité, qui satisfait les Dieux).

Nom de Nebty : Nebty Néferkhepou Segerehtaoui Sehotepnetjerouherou (Celui dont les lois sont parfaites, qui pacifie les Deux Terres, satisfait tous les Dieux et fait la paix).

Pour notre bien, préférons-lui Toutankhamon.

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SEMAINE #13

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise !

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SEMAINE #14

Nous savons tous aujourd'hui (ou du moins pouvons-nous le savoir très aisément) qu'une lunaison dure 29 jours, et plus précisément 29,53059 jours. Et ben sachez que les Mayas savaient déjà cela, bien avant le 15e siècle, et avaient trouvé un chiffre incroyablement proche, sans nos outils modernes : 29,53020 jours ! Même les Européens, au même moment, ne disposaient pas d'un chiffre aussi précis ! Comme quoi... Pour un peuple qui ne connaissait pas la roue (et ce n'est absolument pas une critique), avouez que cela force le respect, non ?

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SEMAINE #15

Vous dire qu'une semaine est composée de 7 jours ne provoquera guère en vous quelque chose d'exaltant, du moins je l'espère. Par contre, saviez-vous que chaque jour avait étymologiquement une signification ? Si, si, je vous jure, et nous devons ces significations en grande partie à nos chers Romains :

Lundi : Lunis (lune) + dies (jour) = Jour de la Lune.

Mardi : Martis (Mars) + dies (jour) = Jour de Mars.

Mercredi : Mercuri (Mercure) + dies (jour) = Jour de Mercure.

Jeudi : Jovis (Jupiter) + dies (jour) = Jour de Jupiter.

Vendredi : Veneris (Vénus) + dies (jour) = Jour  de Vénus.

Samedi :  Sambati (Shabbat) + dies (jour) = Jour du Shabbat (jour de repos).

Dimanche : Dominicus (Seigneur) + dies (jour) = Jour du Seigneur.

À noter que le Samedi était originellement le Jour de Saturne (dies Saturni), tandis que le Dimanche était le jour du Soleil (dies Solis). Nous devons bien entendu ces changements à la christianisation de notre territoire. Notons pour finir qu'il est amusant de constater que nos frères anglais ont gardé la signification originelle pour leurs deux derniers jours : Saturday et Sunday. Intéressant, n'est-ce pas ?

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SEMAINE #16

Après les jours de la semaine, regardons rapidement nos 12 mois, si vous le voulez bien. Pour cela, il faut remonter une nouvelle fois à l'époque romaine, là où l'année commençait au mois de Mars :

Martius, Aprilis, Maius, Junius, Quintilis, Sextilis, September, October, November, December, Januarius, Februarius.

Il est intéressant de noter plusieurs choses : 

1. Primitivement, leur calendrier se composait de 10 mois, de Martius jusqu'à December. D'ailleurs Quintilis veut dire le cinquième mois, Sextilis, le sixième, September, le septième, October, le huitième mois, November, le neuvième et December, le dixième mois. On voit donc que seuls les 4 premiers mois portent le nom de divinités : Martius (Mars), Aprilis (Aphrodite), Maius (Maia) et Junius (Junon).

2. Deux mois supplémentaires ont été rajoutés par la suite : Januarius (consacré à Janus) et Fébruarius (consacré aux purifications - februare signifiant "purifier" - puisqu'il vient clôturer l'année), ce dernier rattrapant le retard du calendrier par l'introduction d'une journée intercalaire tous les quatre ans, entre le 23 et le 24 février (soit un 23 février bis). Vous voyez où je veux en venir ? Ce jour était donc "le sixième jour bis avant les calendes de mars", d'où le bis sextilis (deux fois le sixième jour) qui explique étymologiquement notre mot Bissextile. Ah ! Il a fallu le chercher loin celui-là !

3. Enfin, deux empereurs viendront mettre leur grain de sel dans ces 12 mois : Quintilis deviendra Julius en l'honneur de Jules César ; Sextilis deviendra Augustus sur ordre de l'empereur Auguste, bien décidé à avoir lui aussi son mois !

Le compte est bon ! Vous avez maintenant toutes les étymologies de tous vos mois !

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SEMAINE #17

Connaissez-vous le Groenland ? Beaucoup me répondront que oui, et qu'il s'agit d'une immense île au nord de l'océan Atlantique, rattachée aujourd'hui au Danemark en tant que territoire autonome. Tout cela est bien juste ! Mais connaissez-vous l'étymologie de ce nom ? Il s'agit de l'union de deux mots : Groenn (comprenez Green, donc "Vert") et Land ("Terre").  Groenland veut donc dire "Terre verte", ce qui est très logique mais assez paradoxal quand on sait que ce territoire est essentiellement fait de glace. C'est Erik le Rouge qui lui donna ce nom après avoir été banni d'Islande pour meurtre, ayant tué un de ces voisins par vengeance (lire la Saga d'Eirikr le Rouge). Il part alors vers l'ouest de l'Islande et arrive sur les terres du Groenland, qu'il nomme ainsi (semble-t-il) pour attirer le plus de colons possible. Un beau mensonge (bien que ces terres n'avaient pas le même climat à cette époque), mais pour la bonne cause ! :)

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SEMAINE #18

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #19

Les anciens poètes scandinaves étaient autrefois appelés des scaldes ; il existait une figure de style de la poésie scaldique qui n'a de cesse de me passionner encore aujourd'hui : les kenningar. Ces dernières consistaient à remplacer un mot par une périphrase, parfois avec des références mythologiques, ce qui peut rendre le résultat parfois vraiment amusant. Un exemple ? Oui, bien sûr. Pour désigner la bouche, les poètes disaient "La maison des disputes" ou encore "Le temple des paroles", ce qui est très imagé et rigolo (enfin, je trouve). D'autres exemples ? Bien entendu, j'en ai plein ma poche !  Pour désigner une épée, dîtes plutôt "La baguette du meurtre", "Le feu des blessures" ou encore "Le péril des boucliers" ; pour désigner l'or, "Le métal des discordes" ; pour désigner la femme, "La donneuse de boissons" (un de mes préférés, bien misogyne comme il faut !) ; pour désigner le cœur, "L'étincelant muscle de vie" ou "La cachette de l'âme" ; pour désigner la barbe, "La forêt des joues" ; enfin, pour désigner la nuit, dîtes plutôt "Le plaisir du sommeil", c'est tellement plus poétique ! Vous avez compris le principe ? Avouez que c'est sympa :)

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SEMAINE #20

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #21

Les Incas pratiquaient une étrange coutume : la déformation des crânes. En effet, ils allongeaient leurs crânes pour avoir l'apparence plus distinct du reste du peuple, et il faut donc le percevoir comme un signe concret de richesse et de pouvoir. Comment faisaient-ils ? Ils plaçaient deux planches d'une part et d'autre du crâne des enfants désignés, bien serrées, forçant ainsi le crâne à pousser en longueur. Le résultat est... surprenant, dirons-nous.

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SEMAINE #22

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #23

Il est quelque chose que j'ai moi-même appris récemment, et qui ne m'a pas laissé insensible : la ceinture la plus forte au Judo n'est pas la fameuse ceinture noire (1ère à 5ème dan)! Qui l'eût cru ! Il existe en effet deux autres ceintures au-dessus : la ceinture rouge-blanche (6ème à 8ème dan) ainsi que la ceinture rouge (9me et 10ème dan) qui, elle, est la plus haute. À titre posthume, le père fondateur du judo, Jigoro Kano (1860-1938), a même obtenu une dernière et unique ceinture : la ceinture blanche épaisse (12ème dan), qui vient comme boucler la boucle ! Juste pour info, sachez que Teddy Riner, notre champion national, n'est "que" 6ème dan !

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SEMAINE #24

Le Sanctuaire d'Ise est considéré comme le lieu le plus sacré du Shintoïsme et se trouve naturellement dans la ville d'Ise, au Japon. Son sanctuaire dit "intérieur" est dédié à la déesse Amaterasu, déesse du Soleil, et abriterait (au conditionnel) le fameux miroir sacré de l'Empereur du Japon, le Yata-no-Kagami, un des trois Trésors Sacrés du Japon. Mais ce qui fait la particularité de ce sanctuaire, c'est que ce dernier est reconstruit tous les 20 ans à l'identique pour garantir la pureté du lieu ; ainsi, les bâtiments actuels datent de 2013 et font partie (sur ce que j'ai pu lire) de la 62e reconstruction ! Un petit calcul rapide : si 2013 est là 62e reconstruction, alors la 63e aura lieu fort logiquement en 2033 ; surtout, cela veut dire que la première construction remonterait à 2013 - (62x20) = 773 ap. J.C environ !

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SEMAINE #25

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #26

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #27

Tout le monde connaît l'histoire de Pocahontas à travers le prisme de Disney, mais peu connaissent sa véritable histoire, nettement moins enchanteresse. Née vers 1595, elle est une des filles de Wahunsunacok, puissant chef de la tribu des Powhatans ; son vrai prénom est Matoaka ("petite plume de neige"), Pocahontas étant son surnom, signifiant "petite dévergondée". Elle a environ 12 ans lorsqu'une colonie anglaise dirigée par le capitaine John Smith (vers 1580/1631) s'établit dans son pays. Elle jouera alors un rôle de pacificatrice entre les siens et les Anglais, mais rien ne prouve qu'elle ait sauvé Smith de la mort comme le raconte la légende (ni même qu'elle ait aimé cet homme, comme cela est dit dans les versions romancées). En 1613, alors qu'elle résidait dans un village nommé Passapatanazy, elle fut enlevée par un certain Samuel Argall, officier naval anglais, comme gage contre le retour de captifs détenus par les Powhatans, et restera une année en captivité, subissant vraisemblablement plusieurs viols. On lui enseigna également durant cette période le christianisme, l'anglais, et Pocahontas fut baptisée, portant désormais le prénom Rebecca. Déçue par la passivité de son père pour sa libération, elle décide alors de vivre avec les Anglais, et finit par se marier le 5 avril 1614 (un mariage de raison, non d'amour) avec un certain John Rolfe (vers 1585/1622), un riche anglais, qui tombe éperdument amoureux d'elle. Ils auront ensemble un enfant en 1615, prénommé Thomas Rolfe (1615/vers 1675), et Pocahontas se convertit à cette époque au christianisme. En 1616, elle se rend en Angleterre, recevant même la visite de John Smith en 1617, qu'elle croyait mort. Mais bien décidée de retourner vivre en Virginie (s'acclimatant très mal à la vie occidentale et ne supportant pas l'air pollué de la capitale), elle reprend avec son mari le bateau pour l'Amérique mais tombe gravement malade et succombe d'une possible pneumonie (ou tuberculose) à l'âge précoce de 22 ans, le 21 mars 1617, à Gravesend (toujours en Angleterre). Ah ! On est loin du dessin animé Disney !

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SEMAINE #28

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #29

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #30

Tout le monde sait que notre pays suit les principes de la laïcité selon la loi du 9 décembre 1905 de séparation des Églises et de l'État. Ce que les gens savent moins, c'est que cette notion de laïcité ne concerne étrangement pas toute la France, et qu'il y a des "exceptions". En effet, l'Alsace-Moselle suit encore une loi issue du Concordat de 1802, puisqu'elle faisait alors partie de l'empire allemand en 1905, ne redevenant française qu'en 1918 (on peut comprendre que le gouvernement français n'ait pas voulu les froisser d'entrée dès la réintégration). On peut néanmoins légitimement se demander comment une telle absurdité a pu subsister jusqu'à nos jours, surtout qu'elle créé une inégalité de traitement au sein même de notre France métropolitaine puisque que l'Alsace-Moselle jouit encore d'établissement publics (oui, vous avez bien lu) du culte sous la tutelle de l'État, avec un enseignement religieux dispensé dans les écoles publiques françaises ! On croirait rêver ! Il existe également des exceptions outre-mer, notamment en Guyane, qui reste encore sous le régime de l'ordonnance royale du 27 août 1828 (sous Charles X !), malgré que la Guyane soit un département français ! Enfin, certaines collectivité d'outre-mer (Polynésie française, Wallis-et-Futuna,...) jouissent des décrets-lois de 1939 dits Décrets Mandel, qui permettent (entre autres) un financement public du culte ! Ah ! Quel bel exemple de laïcité, cette France !

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SEMAINE #31

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #32

Impossible de savoir si cette anecdote est vraie, mais elle est suffisamment "amusante" pour être racontée en ce lieu. Le 2 mars 1792,  le docteur Antoine Louis reçoit trois hommes au Palais des Tuileries, qui doivent lui présenter les plans définitifs de la guillotine. Ces trois hommes sont Sanson (le célèbre bourreau), le docteur Guillotin et le fabricant de clavecins Tobias Schmidt, chargé de sa construction. Examinant les plans, les quatre hommes sont bientôt rejoints par un cinquième, qui n'est autre que Louis XVI en personne, féru de bricolage et de serrurerie. Ce dernier participe alors à la discussion et fait remarquer qu'une lame avec une ligne oblique serait plus efficace qu'avec cette forme de croissant , ce qui est approuvé par le groupe. Un mois et demi plus tard, des tests sur des moutons vivants sont faits, puis sur trois cadavres humains, et en effet, il est indéniable que la lame en oblique est beaucoup plus efficace, offrant des exécutions nettes et sans bavures ! Hélas pour notre bon vieux Louis XVI, ce dernier en fera lui-même le test le 21 janvier 1793 : il aurait donc perfectionné la machine qui le tuera ! Bien entendu, prenons d'énormes pincettes avec cette anecdote, d'accord ? :)

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SEMAINE #33

Je pense que tout le monde connaît Mozart et sa virtuosité légendaire. Mais plus on lit sur lui, plus on découvre des choses étonnantes. En voici un petit concentré :

- Né en 1756, Mozart compose ses premières œuvres à six ans (cinq menuets, une sonate et un allegro en 1762 !) et se produit sur scène dès l'âge de sept ans ! À sa huitième année, il avait déjà composé une cinquantaine d'œuvres et il compose son premier opéra à onze ans : Apollo et Hyacinthus. Cela force le respect.

- Il aurait eu l'oreille absolue en même temps qu'une mémoire eidétique (capacité de se souvenir d'une grande quantité de sons, d'images ou d'objets dans leurs moindres détails) ; ainsi, il était capable de déchiffrer une partition de façon immédiate, sans à avoir à réfléchir dessus, avant même sa cinquième année et avant même de savoir lire, écrite ou compter. Rien que ça ! 

- Mozart n'était pas grand, pas grand du tout même : il faisait 1m52 (ce qui n'était déjà pas grand pour l'époque). En effet, sa croissance s'est vue freinée par ses tournées européennes exténuantes dans sa jeunesse qui le priva de sommeil.

- Il était aussi doué au piano qu'au clavecin, au violon et à l'orgue. Il composera d'ailleurs aussi bien des opéras, des symphonies, des concerto, des sonates, des musiques sacrées que des musique de chambre. Un véritable touche-à-tout ! 

- Mozart à vécu criblé de dettes, menant un train de vie très conséquent. Il avait un caractère particulièrement difficile à supporter et semblerait être "demeuré un enfant jusqu'à la fin de ses jours."

- Mozart est mort le 5 décembre 1791, à l'âge précoce de 35 ans. Il laisse derrière lui une œuvre impressionnante pour une vie si courte, avec 893 œuvres répertoriées aujourd'hui ! Il meurt également obèse, contraint de rester au lit, ne pouvant achever sa dernière œuvre : son fameux Requiem. 

Avez-vous appris quelque chose ?

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SEMAINE #34

Le 8 juin 1783, le volcan Laki (en Islande) entre en éruption, engendrant un épais brouillard dans toute l'Europe et provoquant des milliers de victimes entre 1793 et 1784 (rien qu'en Islande, 80% des moutons périssent et la famine tue un cinquième de la population de l'île !). Cela provoqua des conséquences dramatiques dans toute l'Europe, notamment climatiques, et la France ne fut bien évidemment pas épargnée : ainsi, l'hiver 1783-1784 fut immensément rude, et de nombreuses personnes périrent de froid. À la suite de ce froid polaire dévastateur, le pays dut faire face à des pluies diluviennes catastrophiques en 1785 qui engendrèrent d'impressionnantes inondations, puis à de fréquentes sècheresses et de violents orages en 1788 qui détruisirent les récoltes et accentuèrent un peu plus encore la pauvreté et la famine dans le pays. Inutile de vous dire que ces sècheresses et ces famines furent une des grandes causes qui accélérèrent et déclenchèrent la Révolution française en 1789. Bien sûr, cet évènement n'est pas l'unique déclencheur de cette révolution comme le voudrait la légende, et Louis XVI ressort plutôt grandit de cette période dramatique ; malgré tout, il en a été très certainement un des ferments, car entre 1784 et 1789, la colère se cesse de gronder toujours plus dans la capitale et les campagnes françaises, mais en plus, les estomacs n'ont jamais été aussi vides. Tous les ingrédients sont là pour une explosion révolutionnaire !

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SEMAINE #35

L'image collective du Viking, véhiculée jusqu'à nos jours, est celle d'un pillard bestial et sanguinaire orné d'un casque à cornes, utilisant son fameux drakkar pour se déplacer par-delà les mers. Hélas, cette image est totalement erronée : le Viking était avant tout un remarquable commerçant, un incroyable explorateur, et même souvent un poète ; il n'a jamais porté de casque à cornes, ô grand jamais ! ; enfin, le terme drakkar ne correspond absolument pas au navire mais à la figure sculptée à la proue des bateaux vikings qui représentait souvent des dragons et qui était censée effrayer l'ennemi et les mauvais esprits. Les vikings utilisaient plutôt un knarr (navire de charge) ou encore un skeid (navire de guerre). De quoi changer votre regard ?

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SEMAINE #36

Je pense ne rien vous apprendre mais il me faut néanmoins vous en parler (on ne sait jamais) : Christophe Colomb (1451-1506) n'est absolument pas le premier européen à avoir découvert l'Amérique en 1492, malgré tout ce que nos livres d'histoire nous enseignent (à tort) à l'école. Lors de son premier voyage (1492-1493), le navigateur découvre plus précisément les Antilles (en croyant être en Asie), c'est-à-dire les îles Bahamas, puis Cuba et l'actuelle île d'Haiti (Hispaniola). Il ne pose absolument pas les pieds sur le continent américain, et n'a pas conscience, tout le long de sa vie, d'avoir découvert un nouveau territoire : il croira obstinément avoir trouvé un nouveau chemin pour rejoindre l'Asie ! De plus, il faut remonter vers l'an 1000 pour trouver les premiers européens qui ont foulé le fameux "Nouveau-monde" : ce sont des vikings menés par Leif Erikson, qui arrivent au Groenland pour finir jusqu'au Vinland (où ils installeront quelques colonies de manière temporaire), du côté de Terre-Neuve-et-Labrador, tout au nord du continent (actuel Canada). Quelques sagas islandaises traitent de cette découverte, notamment la célèbre Saga d'Erik le Rouge et la Saga des Groenlandais, que je vous encourage à lire pour le plaisir, disponibles toutes deux pour deux euros (un euro chacune donc).

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SEMAINE #37

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #38

Il y a un terme antique que nous utilisons encore grandement aujourd'hui, sans le savoir : "Ce chien-là est un véritable molosse !" Tout le monde connait et emploie ce mot, imaginant immédiatement un énorme chien ou même une personne à la stature impressionnante. Ce que l'on sait moins, c'est que ce mot provient d'un peuple grec de l'Épire antique, les Molosses, qui vivaient en Molossie et qui étaient réputés pour leurs chiens de combat, particulièrement utiles pour la garde des troupeaux ou des maisons. Virgile, dans ses Georgiques, en parle divinement bien : " Les chiens ne seront pas le dernier objet de tes soins, mais nourris à la fois de petit-lait gras les rapides lévriers de Sparte et l'impétueux molosse ; jamais, avec de tels gardiens, tu ne redouteras pour tes bergeries le voleur nocturne, ni les incursions des loups, ni l'attaque par derrière des Ibères indomptés." Selon Pline l'ancien, le roi molosse d'Epire, oncle du futur Alexandre le Grand, offrit un de ces chiens à son neveu pour ses 11 ans, que l'on connait sous le nom de Péritas. Cette race des molosses a aujourd'hui disparue, mais il demeure ce terme que nous utilisons encore couramment et qui renvoie à la force brute et à la stature impressionnante que ces chiens inspiraient il y a de cela plus de 2000 ans.

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SEMAINE #39

Le 20 avril 1914 a lieu ce que l'on appelle le Massacre de Ludlow, dans le Colorado (États-Unis). Des milliers de mineurs se mettent en grève dès septembre 1913 pour dénoncer les conditions de travail exécrables, les salaires indécents et leur dépendance trop grande face aux compagnies minières. Ce qu'ils demandent ? Une augmentation de salaires, une journée de huit heures de travail et la fin du contrôle exercé par la compagnie sur leur vie, bref, juste de la dignité et du respect. Ce qu'ils obtiennent ? Des arrestations massives et des meurtres perpétués par la garde nationale du Colorado, dont une partie est alors recrutée parmi les hommes de main de la famille Rockfeller, qui détient deux des trois plus grandes compagnies minières du Colorado. La résistance dure jusqu'à ce fameux 20 avril 1914, date à laquelle le campement des mineurs est attaqué à la mitrailleuse et au canon par deux compagnies de la garde nationale, puis entièrement brûlé. Le responsable du camp, Louis Tikas, est arrêté, abattu le long de la ligne de chemin de fer, puis voit son corps exposé trois jours de suite à la vue des passagers des trains qui circulaient et des résidents, en guise d'exemple. Le bilan ? Une dizaine de mineurs, 12 enfants et 2 femmes retrouvés calcinés dans une fosse, dans la plus grand impunité et sans personne ne trouve rien à redire. Voilà la réponse démocratique des États-Unis du XXe siècle, à l'aube de la première Guerre mondiale, dans un conflit social à la recherche simplement de respect et de dignité ; surtout, on notera l'impunité totale autour de John Davison Rockefeller Junior (1874-1960), alors à la tête de la Colorado Fuel & Iron Company, considéré comme un philanthrope mais qui n'hésita pas à ordonner et financer le Massacre de Ludlow : encore un bel exemple de justice et de démocratie en ce monde...

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SEMAINE #40

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #41

Cette semaine, point d'histoire, mais juste une phrase que j'ai lu dans les Pensées sur divers sujets moraux et divertissants (1706) de Jonathan Swift (1667-1745), et que j'ai trouvée extrêmement intéressante et instructive, si l'on prend vraiment la peine de réfléchir dessus. Voici cette phrase :

"Vénus, belle et bonne dame, était la déesse de l'amour. Junon, terrible mégère, était déesse du mariage. Elles ont toujours été ennemies mortelles."

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SEMAINE #42

Mirabeau (1749-1791), figure très connue et très respectée de la Révolution française, meurt le 2 avril 1791 de maladie, provoquant la tristesse de tout Paris. La rue où il s'éteint est alors rebaptisée "rue Mirabeau" (rien que ça !) et le 4 avril, l'Assemblée nationale vote la transformation de l'église Sainte-Geneviève qui devient alors le Panthéon, où Mirabeau sera transporté en grande pompe. Il est donc le premier homme panthéonisé ! Hélas pour lui, l'armoire de fer est découverte aux Tuileries en novembre 1792, et l'on découvre alors sa correspondance secrète avec Louis XVI, ce qui change la donne. La Convention décrète alors l'exclusion de sa dépouille du Panthéon le 21 septembre 1794, et cette dernière est du coup inhumée au dépôt mortuaire du grand cimetière de Saint-Etienne-du-Mont puis, en 1798, sur demande de sa sœur, au cimetière de Clamart, de manière anonyme. Voici donc comment celui que l'on appelait "l'Orateur du peuple" finit considéré comme un traître de la République. Malgré tout, nous avons le devoir de ne point juger cet homme aussi catégoriquement et de connaître le contexte particulièrement critique de son époque ; il est indéniable que ce noble, tant aimé des révolutionnaires dans les premières années de la Révolution, a largement participé à faire bouger les choses entre 1789 et 1791 (il participe notamment à la rédaction de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen; dont il écrit le préambule).

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SEMAINE #43

J'ai toujours entendu dire que le zéro avait été inventé par les Arabes au IXe siècle puis importé en Occident au XIIe siècle, mais cela est faux et archi faux ! Ce zéro, les Arabes l'ont emprunté aux Indiens, qui vont aller plus loin que les Babyloniens ou les Mayas, qui utilisaient jusque là le zéro non comme un nombre, mais comme un marqueur signifiant l'absence (c'est le zéro dit positionnel). Le père du zéro (dit Sunya en indien) est un certain Brahmagupta (598-670) qui va le définir dans son ouvrage majeur, le Brahmasphutasiddhanta (à vos souhaits !), comme le "résultat de la soustraction d'un nombre par lui-même". Bien entendu, rien ne nous dit que le zéro n'a pas été définit plus tôt par d'autres savants avant lui, mais cela semble bel et bien en Inde qu'il faut chercher son origine. Les Arabes apporteront le zéro lors des conquêtes en Inde en le désignant As-Sifr, puis l'Occident l'apportera du savoir arabe, après une âpres résistance de la chrétienté (pour des raisons idéologiques), sous le nom de Zefirum, qui deviendra Zéro.

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SEMAINE #44

Paniquer, c'est "être angoissé, céder à l'affolement", je n'apprends rien à personne ; l'étymologie de ce mot est plutôt amusante, puisqu'elle trouve son origine dans la mythologie grecque, et plus précisément chez le dieu Pan, dieu protecteur des bergers et des pâturages, à l'allure mi-homme mi-bouc et à l'appétit sexuel démesuré. En effet, panique est la traduction de "panikos", qui veut dire "relatif à Pan" en grec ancien. Pan était capable de pousser des cris vraiment terrifiants, et s'amusait souvent à faire peur aux voyageurs égarés dans les bois ; il avait donc le don d'effrayer les hommes avec ses cris, provoquant ainsi chez les gens une véritable peur panique (donc une "peur relative à Pan") !

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SEMAINE #45

Peut-être le savez-vous déjà, mais la fameuse carte du monde telle qu'on a l'habitude de la voir n'est absolument pas bonne dans les proportions ; en effet, il s'agit d'une projection dite de Mercador (car formalisée par Gerardus Mercador en 1569), qui est un planisphère, donc une projection plane d'un objet sphérique, qui a été créée pour les intérêts des voyages maritimes. Ainsi, l'Europe est toujours au centre de cette vue (ce qui traduit déjà un point de vue très occidental), et l'Afrique (mais aussi le Groenland ou encore l'Amérique du Sud) paraît beaucoup plus petite qu'elle ne l'ait vraiment, ce qui prête à confusion sur les réelles proportions des continents et des pays. Il existe plein d'autres types de projections cartographiques (Cassini, Miller, Lambert ou encore Gall-Peters), mais n'essayez surtout pas de comparer les pays ou les continents entre eux avec cette projection de Mercador, car vous ne pourrez nager ainsi que dans l'erreur. Disons-nous plutôt que c'est la plus sympa, la plus esthétique et la plus décorative des projections, mais absolument pas la plus juste. Vous voilà désormais prévenus !

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SEMAINE #46

Payer une somme due en espèces est quelque chose d'extrêmement commun pour vous et moi : cela consiste à régler nos achats en utilisant des billets ou des pièces. Ce que vous ignorez cependant, c'est qu'au Moyen Age puis au XVe siècle, payer en espèces signifiait payer en...épices ! En effet, le mot épices découle du latin species, qui a donné aussi le mot espèces, qui avait alors un sens très large (vue, regard, apparence, mais aussi denrée ou marchandise). On payait donc en espèces quand on voulait régler avec autre chose que de l'argent, comme avec du poivre, du safran, des clous de girofle ou en encore de la cannelle, c'est-à-dire en échangeant avec des produits non périssables particulièrement précieux, qui pouvaient donc être réutilisés pour un autre achat. Les épices étaient donc une véritable monnaie d'échange ! Sachez donc que c'est du terme Payer en épices que découle notre terme Payer en espèces, mais qu'il vous sera aujourd'hui bien difficile de payer votre Playstation 5 avec du poivre ou des clous de girofle ! 

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SEMAINE #47

Il est un cas vraiment peu commun au niveau de nos frontières avec l'Espagne : c'est l'île des Faisans. En effet, cette petite île aujourd'hui sans importance, qui est par ailleurs interdite au public, a ce que l'on appelle le statut de condominium, et appartient donc alternativement à la France et à l'Espagne, et ce, depuis la signature du traité de Bayonne le 2 décembre 1856. Aujourd'hui, l'île est française du 1er août au 31 janvier (donc française au moment où j'écris ces lignes), puis espagnole du 1er février au 31 juillet, soit un changement de souveraineté tous les six mois ! Juste pour information, sachez que c'est sur cette île que François Ier, fait prisonnier par Charles Quint à la bataille de Pavie (1525), y est échangé contre ses deux fils, en 1526 ; c'est également sur cette île que sera signé le fameux Traité des Pyrénées le 7 novembre 1659, qui vient alors formaliser la paix entre l'Espagne et la France à l'issue de la guerre franco-espagnole (1635-1659), et qui voit la prépondérance de la France de Louis XIV en Europe face à l'affaiblissement de l'Espagne de Philippe IV.

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SEMAINE #48

Notre alphabet actuel comporte 26 lettres, et cela n'est un mystère pour personne. Cependant, saviez-vous qu'il a comporté jusqu'à la fin du XIXe siècle une 27e lettre officielle ? Il s'agissait de l'esperluette (ou encore la perluète), que vous connaissez mieux sous le signe & (ou "et commercial"), et qui fait désormais partie des caractères spéciaux. Prononcée "ète", cette lettre, qui est la ligature des lettres E et T, était placée juste après le Z, à la dernière place, et son origine remonterait à l'époque romaine !

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SEMAINE #49

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #50

Aucun instant culture, hélas, la faute à une semaine particulièrement chargée... mais ce n'est que partie remise ! 

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SEMAINE #51

Voici une nouvelle anecdote qui devra vous alerter, une fois de plus, sur les mensonges de notre Histoire officielle, ou du moins sur ses simplifications un peu trop accentuées à mon goût. Nous connaissons tous Fernand de Magellan, célèbre navigateur et explorateur portugais, que le monde entier connaît pour avoir effectué le premier tour du monde. Mais pour être précis, sachez que Magellan n'a jamais bouclé son tour du monde, puisqu'il meurt le 27 avril 1521 sur l'île de Mactan, aux Philippines, après la défaite de la bataille de Mactan, où Magellan est percé de flèches empoisonnées par les guerriers du roi Lapu-Lapu (1492-1542). C'est donc une partie du reste de son équipage qui finira le reste du voyage jusqu'à Séville, à savoir 18 occidentaux, dont Jean Sébastian Elcano et Antonio Pigafetta, qui boucleront le premier tour du monde en septembre 1522. Stefan Zweig, dans sa biographie sur Magellan, avance l'idée que le premier homme à avoir effectué cette prouesse aurait été l'esclave et interprète de Magellan, Enrique, mais nous n'avons aucune trace écrite permettant d'affirmer cela, et il me paraît plus raisonnable de s'en tenir (pour le moment) aux 18 rescapés. En tout cas, Magellan n'a absolument pas effectué ce tour du monde, même s'il en est, bien entendu, l'instigateur. Voilà qui mérite d'être rectifié.

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SEMAINE #52

Pour le dernier "instant culture" de cette année 2022, quoi de mieux que d'apprendre pourquoi vous fêterez le nouvel an dans quelques jours, chacun à votre manière ? Bah oui, après tout, qui vous a dit que le 31 décembre serait le dernier jour de l'année, et qui vous a dit qu'il faudrait bien manger et faire la fête ? À vrai dire, il faut y voir soit une tradition chrétienne, soit romaine...soit un peu des deux (plus vraisemblablement). Voyons cela ensemble.

1. Une tradition chrétienne ? Le 31 décembre est la Saint-Sylvestre, jour de la mort de l'évêque romain Sylvestre, qui fut évêque de Rome puis le 33e pape (sous le nom de Sylvestre Ier), de 314 jusqu'à ce 31 décembre 335. Il est célébré depuis comme saint le 31 décembre par l'Eglise catholique romaine, et le 2 janvier par l'Eglise orthodoxe. OK pour le 31 décembre, par contre, rien de chrétien dans ce passage festif du 31 à la nouvelle année, semblerait-il ! Quoique : l'Eglise décida au VIIIe siècle de faire débuter l'ère chrétienne le jour de la circoncision de Jésus (né un 25 décembre, pour rappel), soit le 1er janvier. Mais il faudra attendre 1564 (sous le règne de Charles IX) pour que le 1er janvier soit le début de l'année calendaire partout en France, et 1582 pour que le pape Grégoire XIII généralise ce jour dans toute l'Europe catholique avec son calendrier dit grégorien (logique). Mouais...

2. Une tradition romaine ? Il semblerait qu'il faille plutôt chercher par ici, bien avant ce VIIIe siècle chrétien. En effet, la fête des sigillaires était une fête romaine qui clôturait les festivités de décembre et notamment les fameuses Saturnales, période de tous les excès ; ce jour donnait lieu à de grands festins et il était de bon augure d'y passer un long et fastueux repas en bonne compagnie, tout en faisant le plus de bruit possible afin de chasser les mauvais esprits, pour faire le pont jusqu'au premier jour de l'an neuf, où l'on prononçait alors nos vœux pour porter bonheur ; on avait également l'habitude d'offrir des cadeaux aux enfants (anneaux, objets en terre cuite), d'où le nom donné à cette fête. C'est Jules César qui fixa la fin d'année au 31 décembre en 46 de notre ère (calendrier julien), célébrant ce 1er janvier au dieu Janus, dieu des portes et des commencements, symbole du renouveau. 

Vous savez désormais tout ce qu'il faut savoir avant les festivités ! Alors, profitez-en bien et rendez-vous en 2023 pour de nouveaux instants culture

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